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Petro Porocheko, le nouveau président ukrainien veut ramener la paix

Élu dès le premier tour de l'élection présidentielle ukrainienne, le milliardaire Petro Porochenko a deux objectifs prioritaires: l'intégration européenne et la paix dans le pays.

26 mai 2014, 10:57
Petro Porochenko a été élu dans un contexte plus que particulier. De nombreux Ukrainiens n'ont pas pu voter.

Vainqueur dès le premier tour de la présidentielle en Ukraine, l'oligarque Petro Porochenko va préciser lundi ses priorités. D'ores et déjà, il a annoncé vouloir "ramener la paix en Ukraine" et conduire son pays sur la voie de l'intégration européenne.

Petro Porochenko a été deux fois ministre de précédents gouvernements. Crédité de près de 54% des suffrages après le dépouillement des bulletins de la moitié des bureaux de vote, il n'a pas attendu dimanche soir les résultats officiels pour livrer les premières mesures qu'il prendra en tant que chef de l'Etat.

Il va se rendre dans les régions du Donbass en proie à une insurrection armée pro-russe. Il veut "ramener la paix en Ukraine" et convoquer dès cette année des élections législatives anticipées.

La Pologne, principal soutien de Kiev au sein de l'UE, pourrait devenir le premier pays étranger qu'il visitera, a indiqué M. Porochenko. Il est resté vague sur la perspective de normalisation des relations avec la Russie.

Il doit s'exprimer lundi devant la presse depuis son QG électoral. Il devra notamment expliquer comment aborder les élections législatives anticipées qu'il a évoquées alors qu'il ne dispose d'aucun parti en ordre de marche pour le soutenir.

Négocier avec la Russie

Un travail titanesque attend le futur président qui devra gérer tout autant la rébellion pro-russe dans l'est du pays, que la quasi-faillite de l'économie ukrainienne. Il devra mener des réformes économiques impopulaires imposées en échange de l'aide de 27 milliards de dollars (24 milliards de francs) consentie par le FMI, la Banque mondiale et l'Union européenne.

Le cinquième président de l'Ukraine indépendante devra également négocier avec la Russie sur la dette gazière que son pays a contractée auprès d'elle, un dossier qui inquiète les Européens, tributaires du gaz russe.

Aéroport de Donetsk fermé

Sur le "front de l'est", les manoeuvres des insurgés continuent. Ils s'en sont pris à un site stratégique: l'aéroport de Donetsk. Celui-ci est désormais fermé et aux mains des séparatistes. Tous les vols ont été annulés.

La veille, les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk ont connu une accalmie après des jours de combats violents, l'armée ukrainienne perdant plus de 26 soldats. Dans le reste du pays, les Ukrainiens se sont rués dans les bureaux de voter pour élire leur président.

Six mois de crise

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la Suisse assure la présidence cette année, a déployé un millier d'observateurs. Ceux-ci doivent rendre dans l'après-midi leurs conclusions sur la bonne tenue du scrutin.

Le scrutin, soutenu par les Occidentaux, s'est déroulé après six mois d'une crise politique sans précédent. Celle-ci a été marquée par la sanglante répression du mouvement pro-européen de contestation de Maïdan, le rattachement express de la Crimée à la Russie et une insurrection armée pro-russe qui a pratiquement coupé l'est russophone du reste de l'Ukraine.

Vote "utile"

M. Porochenko a largement devancé l'égérie de la Révolution orange de 2004, Ioulia Timochenko, qui n'a recueilli que 13% des voix. Le vote consacré la cuisante défaite des candidats ultra-nationalistes qui s'étaient illustrés sur le Maïdan.

Le sociologue Valéri Paniotto a expliqué l'ampleur de la victoire de M. Porochenko par le phénomène de vote utile pour les Ukrainiens. Ceux-ci "voulaient que la présidentielle se termine au premier tour" pour donner plus de légitimité au président, mais surtout à sa fonction.

Bastion rebelle

L'élection n'a toutefois pas pu se dérouler dans l'est du pays. Plusieurs raisons à cela: peur des citoyens d'aller voter, commissions électorales locales sous contrôle des séparatistes et absence d'urnes et de bulletins dans certains bureaux de vote.

Dans le bastion rebelle de Donetsk, aucun bureau de vote n'a ouvert. Et dimanche après-midi environ 2000 personnes ont affiché leur soutien aux séparatistes, protégées par des hommes armés en tenue de camouflage et portant des cagoules.

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