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Perpétuité contre Colonna

28 mars 2009, 04:15

Le nationaliste corse Yvan Colonna a été condamné en appel à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, la peine maximale. Il était jugé pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 par la cour d'assises spéciale de Paris.

Après sept semaines de procès et près de huit heures de délibération, les neuf magistrats ont suivi les réquisitions de l'accusation et aggravé le verdict de première instance en 2007. Avait alors été prononcée la réclusion à perpétuité sans période de sûreté, ce qui limitait à 18 ans la période de détention incompressible.

La défense, absente, n'a pas plaidé. Arrêté en 2003 après quatre ans de fuite, le berger de Cargèse (48 ans), s'est toujours dit innocent. Au procès, il s'est dit victime de la vindicte de Nicolas Sarkozy et de «la raison d'Etat».

Il va se pourvoir en cassation, puis éventuellement saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, ont dit ses cinq avocats. Pour Me Patrick Maisonneuve, la période de sûreté est une «vengeance» pour le défi lancé à la cour.

Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve du préfet, a dit voir le verdict comme juste. «Ne croyez pas que cela soit satisfaisant, je ne boirai pas le champagne ce soir, voir un homme condamné à perpétuité est toujours difficile. Mais il faut se souvenir qu'un préfet a été tué», a-t-il dit.

Avant le verdict, Yvan Colonna a refusé une dernière fois de sortir de la prison de Fresnes et la cour lui a donc envoyé un huissier pour lui notifier l'entrée en délibéré, procédure répétée pour la sentence.

La cour d'assises a aussi retenu la culpabilité de l'accusé dans l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, en septembre 1997, où fut volée l'arme qui a servi pour le crime.

Les autorités espèrent que le verdict mettra un point final à ce dossier, qui a donné lieu à une enquête chaotique, sujette à des controverses politiques.

Un regain de violence sur l'île est redouté après la condamnation. En 2007, après le premier verdict, un attentat avait frappé la villa d'un ami de la famille Erignac. /ats-reuters-afp

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