Pascal Baeriswyl
«Si le peuple veut la peine de mort, les partis suivront sa volonté.» En une petite phrase, prononcée dimanche dernier à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a plongé l’Union européenne dans un nouveau casse-tête diplomatique. Comment traiter avec un partenaire, certes indispensable, mais partageant de moins en moins ses propres valeurs?
C’est que l’Europe – en tant qu’ensemble démocratique – est un îlot mondial en matière d’abolition de la peine le mort. C’est le seul «continent» à s’en être définitivement libéré. Sur un plan plus géographique, néanmoins, le cas est un peu différent: la Biélorussie, pays européen, continue de condamner des prisonniers à la peine capitale.
Prononcé devant une foule immense, le discours d’Erdogan a choqué d’autant plus en faisant un lien direct entre réintroduction de la peine de mort et «volonté» du peuple. Car un tel lien contredit l’idée selon laquelle tout système démocratique (cas...