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Pédophilie: le pape s'excuse auprès des victimes après avoir soutenu un évêque chilien controversé

Estimant qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes contre lui, le pape François, en visite au Chili, avait soutenu l'un de ses évêques soupçonnés d'avoir protégé un prêtre pédophile. Lundi, il a présenté ses excuses aux victimes.

22 janv. 2018, 16:43
Le pape François a reconnu que ses propos avaient pu être reçus comme une gifle par les victimes.

Le pape François a présenté lundi "des excuses" aux victimes d'abus sexuels. Il avait provoqué un tollé au Chili, en soutenant un évêque controversé faute, selon lui, de "preuve" à son encontre. Ce mot a "blessé", a reconnu le souverain pontife.

"Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair?", avait lancé abruptement jeudi le pontife argentin, apostrophé par des journalistes au Chili.

Dans ce pays où le catholicisme est en chute, François a aussi choqué en donnant une accolade à Mgr Juan Barros, évêque soupçonné d'avoir gardé le silence sur les agissements d'un vieux prêtre pédophile défroqué par le Vatican.

 

 

"Je dois présenter des excuses parce que le mot 'preuve' a blessé tant de personnes victimes d'abus", a déclaré François lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait à Rome. "Entendre le pape leur dire en face 'apportez-moi une lettre avec la preuve', c'est une gifle et je me rends compte maintenant que mon expression n'a pas été heureuse", a-t-il dit.

Il a, cependant, rappelé que le Vatican avait enquêté sur Mgr Barros, sans trouver "d'élément pour le condamner". Au risque de déplaire aux Chiliens, il s'est déclaré "convaincu" de l'innocence de l'évêque.

"Vous me dites qu'il y a des victimes, mais je ne les ai pas vues, elles ne se sont pas présentées à moi", a-t-il argué, en reprenant son expression de "calomnie".

 

 

"Elément à charge"

Dans l'avion, le pape a estimé qu'il aurait dû parler d'"élément à charge". "Le mot 'preuve' n'était pas le meilleur pour me rapprocher d'un coeur endolori", a-t-il convenu. "Je sais qu'il y a beaucoup de personnes victimes d'abus qui ne peuvent apporter de preuve."

"Je sais combien elles souffrent", a insisté François, qui a rencontré au Chili en privé deux victimes de prêtres pédophiles. Selon le Vatican, il a "prié et pleuré" avec elles.

"Le drame des victimes d'abus est horrible, horrible. Il y a deux mois, j'ai été en contact avec une femme victime il y a 40 ans. Mariée avec trois enfants, cette femme ne communiait pas depuis cette époque, parce que dans la main du curé, elle voyait la main de l'auteur d'abus sexuels", a confié le pape.

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