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Pédophilie: l'Archevêque d'Australie s'excuse, à demi-mot

L'Archevêque de Sydney, plus haut dignitaire de l'église catholique dans le pays, a présenté ses excuses à ceux qui "ont souffert" aux mains de prêtres". Mais il ne mentionne jamais explicitement la pédophilie.

24 déc. 2012, 07:34
Le Cardinal George Pell avait déjà présenté un rapport sur les agressions sexuelles commises par les prêtres.

Le plus haut dignitaire de l'Eglise catholique australienne a présenté lundi ses excuses à ceux qui "ont souffert aux mains de prêtres" et d'enseignants en religion. Il ne mentionne toutefois jamais directement les nombreuses affaires de pédophilie mises au jour en 2012.

Dans son message de Noël, l'archevêque de Sydney, Mgr George Pell, se déclare choqué et honteux, à la suite d'une série d'accusations de pédophilie lancées contre des prêtres.

Il affirme que son coeur va vers "tous ceux qui ne trouvent pas la paix en cette période, spécialement ceux qui ont souffert aux mains de prêtres et d'enseignants catholiques".

Critique

"Je suis profondément désolé de ce qui s'est passé", déclare Mgr Pell, sans jamais mentionner les termes d'abus sexuels et même d'enfants.

"Je ressens aussi le choc et la honte au sein de la communauté après ces révélations de méfaits et crimes", ajoute le prélat.

Mgr Pell affirme que le mal causé est "totalement contraire" aux enseignements du Christ.

Divisés

Ces mots ont été reçus diversement par les victimes et les associations.

"Il est satisfaisant de voir qu'il a ouvert son coeur devant ces gens (les victimes)", a déclaré la télévision ABC le porte-parole du groupe de soutien aux victimes "Broken rites" (Rites brisés), Wayne Chamley.

"Ils (la hiérarchie catholique) semblent enfin avoir compris l'échelle (des crimes commis). Je ne crois pas que nous ayons eu par le passé une déclaration reconnaissant l'ampleur" de ces abus, a-t-il ajouté.

Mais la présidente de l'association "Adults surviving child abuse" (les adultes ayant survécu à des abus dans leur enfance), Cathy Kezelman, a qualifié les mots de l'archevêque "d'expression de regrets totalement 'a minima'".

Demande évoquée

"Il est très important que nous reconnaissions également l'échec des organisations religieuses, y compris l'Eglise catholique, à répondre de manière adéquate aux victimes", a-t-elle précisé.

Après plus d'une décennie d'intenses pressions, la Première ministre australienne avait annoncé en novembre l'ouverture d'une enquête publique nationale sur les réponses apportées par les institutions catholiques aux nombreuses plaintes pour abus sexuels perpétrés sur des enfants, après une série de scandales impliquant des prêtres catholiques.

Selon ces révélations, la hiérarchie de l'église catholique a préférer muter les agresseurs présumés plutôt que de dénoncer leurs crimes, avait déclaré Julia Gillard.

Accusation récente

Un des principaux enquêteurs de la police a notamment accusé le clergé d'avoir "étouffé" des actes de pédophilie notamment dans la vallée de Hunter, au nord de Sydney.

Dans l'Etat de Victoria (sud), l'Eglise catholique a reconnu en septembre qu'au moins 620 enfants avaient été victimes d'abus sexuels de prêtres depuis les années 1930.

Mgr Pell avait applaudi l'annonce de l'enquête nationale, estimant qu'elle permettrait de "séparer les faits de la fiction". "Nous ne voulons pas nier l'ampleur des méfaits commis par l'Eglise catholique" mais "nous ne voulons pas non plus qu'elle soit exagérée" et "servir de bouc émissaire", avait-il déclaré.

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