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Paris: un homme tue 4 fonctionnaires à l’arme blanche avant d’être abattu

Quatre fonctionnaires ont été tués à l’arme blanche par un homme, jeudi, à l’intérieur de la préfecture de police de Paris. L’assaillant, un employé de la préfecture de 45 ans, a été abattu.

03 oct. 2019, 14:24
/ Màj. le 03 oct. 2019 à 18:21
L'auteur de l'agression était employé à la préfecture de police de Paris.

Quatre fonctionnaires dont une femme ont été tués jeudi à coups de couteau de cuisine, à l’intérieur même de la préfecture de police de Paris, par un employé administratif. L’assaillant a été abattu par les forces de l’ordre.

Agé de 45 ans, il travaillait à la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), au service informatique et souffrait d’un handicap. Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi à ce stade et une enquête a été ouverte pour homicides volontaires, a indiqué sur place le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz.

Les enquêteurs explorent notamment la piste d’un conflit personnel, ont indiqué des sources concordantes. Une perquisition était en cours à son domicile, a indiqué le procureur, et sa femme a été placée en garde à vue selon le parquet. Il «n’avait jamais présenté de difficultés comportementales» ni «le moindre signe d’alerte», a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

 

 

L’agression s’est déroulée entre 12h30 et 13h00 à l’intérieur de ce lieu emblématique du pouvoir policier, situé dans le centre historique de la capitale. L’établissement regroupe les grandes directions de la police parisienne à l’exception de la police judiciaire.

Macron et Philippe sur place

Muni d’un couteau de cuisine, cet homme a attaqué trois policiers de la DRPP, dans deux bureaux au premier étage du bâtiment, selon une source proche de l’enquête. Il s’en est ensuite pris, dans un escalier, à deux femmes: l’une employée à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), l’autre à la Direction des ressources humaines (DRH).

Il est ensuite passé par la cour du bâtiment. Là, un policier de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) lui intime l’ordre de lâcher son couteau: il finira par faire usage de son arme de service. Touché à la tête, l’assaillant est tué. Son parcours meurtrier est lourd: quatre personnes ont été tuées et au moins une autre a été conduite à l’hôpital, en situation d’«urgence absolue».

 

 

Jeudi après-midi, la préfecture était placée sous haute sécurité: le périmètre était bouclé, une dizaine de camions de pompiers étaient sur place, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur place, de même que son premier ministre Edouard Philippe. M. Macron a déploré un «véritable drame».

Au Palais de justice, en face de la préfecture, un message a été diffusé peu avant 14h00 dans les hauts-parleurs: «Une agression s’est produite à la préfecture de police. La situation est maîtrisée. Le secteur de la Cité reste sous surveillance», a mis en garde le message.

«Ça courait partout, ça pleurait partout»

«J’étais dans l’aile où il y a plutôt des bureaux et l’escalier qui monte chez le préfet. J’ai entendu un tir. J’ai compris que c’était à l’intérieur», a témoigné Emery Siamandi, interprète présent à l’intérieur de la préfecture lors de l’attaque. «Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique. Au départ, j’ai pensé que c’était peut-être un policier qui s’était suicidé. Ça courait partout, ça pleurait partout».

Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique.
Emery Siamandi, interprète à la préfecture

La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est déplacée, a exprimé sur Twitter ses pensées «aux familles des victimes et à leurs proches». «Paris pleure les siens cet après-midi après cette effroyable attaque survenue à la@prefpolice», a-t-elle écrit. «Employé modèle, sans histoire», selon Loïc Travers, du syndicat de police Alliance sur BFMTV, l’assaillant avait «plus de 20 ans de maison».

 

 

«Ce drame purement humain, qui n’a rien à voir avec notre métier, aurait pu se produire dans n’importe quelle entreprise, n’importe quel lieu de travail», a souligné de son côté le syndicat Unité SGP-Police, dans un communiqué.

Cette attaque survient au lendemain d’une «marche de la colère» des policiers. Cette mobilisation inédite depuis près de 20 ans a rassemblé 27’000 personnes selon les organisateurs, sur fond de malaise de l’institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.

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