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Paris propose une instance de pilotage politique

La direction de l'intervention occidentale en Libye continuait hier d'agiter les pays y prenant part. Paris a proposé «une instance de pilotage politique», qui réunirait les ministres des Affaires étrangères. Pendant ce temps, les forces pro-Kadhafi ont continué de bombarder Zentane et Misrata dans l'ouest du pays.

23 mars 2011, 12:12

La question qui se trouve sur toutes les lèvres est de savoir qui prendra la direction des opérations anti-Kadhafi lorsque les Etats-Unis se mettront en retrait. Paris a proposé hier un projet impliquant les chefs de la diplomatie, tout en excluant de déléguer à l'Otan le commandement de l'opération militaire.

«J'ai proposé à nos collègues britanniques qui sont d'accord de mettre sur pied une instance de pilotage politique de l'opération qui réunira les ministres des Affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe», a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. «Nous devrions nous réunir dans les tout prochains jours à Bruxelles, à Londres ou à Paris, et répéter régulièrement ce genre de réunion pour bien marquer que le pilotage politique existe», a-t-il ajouté, soulignant que «bien entendu, le monde arabe y aura toute sa place».

«Pour nous, cette opération est d'abord une opération voulue par les Nations unies. Elle est conduite par une coalition d'Etats membres dont tous ne sont pas membres de l'Otan. Ce n'est donc pas une opération de l'Otan même si elle doit pouvoir s'appuyer sur les moyens militaires de planification et d'intervention de l'Alliance» atlantique, a insisté Alain Juppé.

L'Otan, dont les ambassadeurs n'avaient pas réussi à se mettre d'accord lundi, s'est entendue hier sur un élargissement limité de sa mission, en décidant que ses bâtiments de guerre et son aviation contribueraient à l'application de l'embargo sur les armes en vigueur contre la Libye.

Au contraire de la France, l'Italie souhaite que l'Otan prenne en charge le commandement. Le chef de la diplomatie transalpine, Franco Frattini, a répété que si aucun commandement unifié n'était mis sur pied, son pays reprendrait le contrôle des sept bases aériennes qu'il a mis à la disposition des forces aériennes de la coalition. De leur côté, les Etats-Unis, ont déclaré hier, par la voix du chef du Pentagone, Robert Gates, qu'un transfert du contrôle des opérations était toujours possible d'ici quelques jours, en se gardant bien de préciser qui pourrait être à la tête des opérations.

Alors que le siège de commandant en chef demeure vide, les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi ont continué de bombarder deux villes dans l'Ouest du pays. Un habitant de Zentane a déclaré que la ville «est bombardée depuis deux jours à l'arme lourde». Il a cité sept victimes et neuf blessés, alors que d'autres sources font état de «dix à quinze morts». Comme seuls moyens de défense, les habitants ne disposent que d'armes prises aux soldats des troupes gouvernementales et n'ont pas aperçu d'éventuels avions alliés. «Nous ne voyons rien, seulement les missiles de Kadhafi», a-t-il déploré.

Des blindés du régime de Mouammar Kadhafi ont également tiré des obus sur la ville de Misrata. Quatre enfants figureraient parmi les victimes. /ats-reuters-afp

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