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Papandréou face à la corruption et à la crise économique

Au lendemain de la large victoire électorale des socialistes grecs (Pasok), George Andréas Papandréou s'est attelé hier à la formation de son gouvernement, fort d'une majorité confortable. De retour au pouvoir, la gauche devra répondre au double défi de la corruption et de la crise économique.

06 oct. 2009, 04:15

George Papandréou devrait annoncer dès aujourd'hui les titulaires des portefeuilles des Finances, des Affaires étrangères et de l'Economie, et pourrait se réserver l'un des deux premiers postes pour affirmer son engagement personnel dans l'action gouvernementale.

Son parti, le Pasok, a remporté un succès d'une ampleur inattendue aux élections législatives anticipées de dimanche, raflant 160 des 300 sièges au parlement, alors qu'il n'en détenait que 102 dans la précédente assemblée.

La victoire des socialistes en Grèce devrait mettre du baume au cœur de la gauche européenne, battue récemment en Allemagne, ou reconduite diminuée au Portugal, ou encore en berne dans les sondages en Grande-Bretagne avant les élections prévues l'an prochain.

La défaite est sévère pour les conservateurs sortants de l'ancien premier ministre Costas Caramanlis, qui passent de 152 à 91 élus. La Nouvelle Démocratie réalise, avec 33,4% des suffrages, le plus mauvais score de son histoire. Costas Caramanlis a d'ailleurs annoncé son retrait de la tête du parti. De fait, c'est une nouvelle parenthèse qui s'ouvre dans l'occupation du pouvoir par la famille Caramanlis. L'oncle du Premier ministre sortant a occupé cette même fonction à quatre reprises entre 1955 et 1981.

Pour Papandréou, il s'agit en outre d'un triomphe personnel, lui qui avait échoué deux fois face à Caramanlis depuis son accession en 2004 à la tête du Pasok, fondé par son père Andreas.

Les électeurs grecs, eux, ont pour la troisième fois choisi un Papandréou pour diriger le pays. Le futur premier ministre a en effet été précédé par son père Andreas de 1981 à 1989, puis de 1993 à 1996. Son grand-père George a occupé le pouvoir à deux reprises entre 1963 et 1965.

«Ce qui est impressionnant, c'est que George Papandréou a écrasé son adversaire par la marge la plus importante depuis 35 ans», note Anthony Livanios, politologue à l'institut de sondage Alpha Metrics.

George Papandréou est favorable à un alourdissement de la fiscalité sur les plus hauts revenus et propose d'injecter trois milliards d'euros dans l'économie pour relancer la croissance. Malgré les options économiques et fiscales du futur chef de gouvernement, les milieux d'affaires ont réagi positivement à l'ampleur de la victoire socialiste, qui écarte les incertitudes politiques et donne à Papandréou les moyens de mettre en œuvre son programme. La bourse d'Athènes a ouvert en hausse de 1,06%. «Le marché avait anticipé un succès des socialistes, mais pas de ce calibre. C'est la majorité de 160 sièges qui alimente le sentiment positif des marchés», explique Manos Hatzidakis, de Pegasus Securities.

George Papandréou est confronté à une série de problèmes aussi urgents que profonds: déficit budgétaire correspondant à 6% du PIB, chômage en forte hausse, corruption endémique, crise de l'Education et de la Sécurité sociale, tensions autour de l'immigration.

Le premier test pour le nouveau chef du gouvernement interviendra début novembre, lorsqu'il présentera au parlement son projet de budget qui doit être approuvé avant la mi-décembre.

Dmitri Medvedev a exprimé ses félicitations. «Nous apprécions votre contribution personnelle pour le renforcement des relations traditionnellement amicales entre la Russie et la Grèce qui se développent d'une manière dynamique ces dernières années», a indiqué le président russe.

«La Grèce est notre partenaire stratégique, nous sommes liés par de vieux liens historiques et culturels», a-t-il dit.

Le président Barack Obama n'a pas manqué d'appeler le futur Premier ministre grec. Le président a réitéré l'importance des relations américano-grecques et souligné son souhait de travailler avec M. Papandréou. Le futur Premier ministre grec est né aux Etats-Unis en 1952. Il a étudié à l'université de Harvard. /ats-afp

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