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Panasonic réduit la voilure dans les téléviseurs

02 nov. 2011, 11:01

Après Sony, Panasonic engage une vaste restructuration dans la production de téléviseurs. «Nous allons réformer en profondeur notre activité dans les écrans plats et les téléviseurs», a assuré hier Fumio Ohtsubo, le PDG du groupe. La situation est grave. Le géant d'Osaka prévoit d'accuser une perte de 420 milliards de yens (3,9 milliards d'euros) au lieu d'un bénéfice de 30 milliards (278 millions d'euros) pour l'exercice clos le 31 mars 2012.

Ce sera son plus gros déficit en dix ans. Il est lié aux provisions pour la réduction accélérée des effectifs. Panasonic emploiera moins de 350 000 salariés fin mars 2012, contre 366 937 employés un an plus tôt. Au moins 17 000 suppressions de postes seront donc engagées en six mois au lieu de deux ans. Le chiffre d'affaires annuel est corrigé, en baisse de 4,6%, à 8300 milliards de yens (77 milliards d'euros).

Victime du mauvais sort

Le sort s'acharne sur l'industrie japonaise. Pénalisés d'abord par les conséquences du tremblement de terre du 11 mars dernier, les industriels nippons ont remis en état leurs usines. Mais à présent, ils souffrent d'un yen fort, au plus haut face au dollar depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui affecte leurs exportations, déjà pénalisées par la conjoncture morose en Europe et aux Etats-Unis. Enfin, les inondations en Thaïlande affectent une nouvelle fois leurs productions.

Dans ce contexte, Panasonic annonce un changement de stratégie dans l'électronique et une nouvelle organisation. Dans les téléviseurs, deux usines d'écrans plats vont fermer au Japon. Une vente de sites est envisagée en Chine «à des entreprises comme le fabricant chinois Haier, qui reprendront une partie de nos effectifs», précise le géant d'Osaka. Le groupe paye son obstination à promouvoir les téléviseurs plasma, dont l'avantage compétitif sur ceux à cristaux liquides (LCD) a été de courte durée. Du coup, il a dû effectuer une diversification tardive dans les dalles LCD pour les téléviseurs. Mais c'est trop tard et Panasonic abandonne cette diversification et envisage de se fournir auprès de sous-traitants. La télévision, malgré l'avènement de la 3D et des téléviseurs connectés à internet, est sur la pente déclinante.

Relais en Inde et au Brésil

Dans les composants électroniques, Panasonic abandonne les circuits intégrés sophistiqués pour se concentrer sur les capteurs et les puces pour l'automobile, l'industrie et l'énergie.

Pour conduire ce changement, le groupe redistribue ses activités autour de trois métiers (grand public, solutions et composants), subdivisés en neuf familles (électronique audio et vidéo, électroménager, santé, énergie, solutions pour l'environnement, etc.).

Pour se relancer, Panasonic parie surtout sur les pays émergents. En Inde, au Brésil et en Chine, le PDG, Fumio Ohtsubo, attend une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 80%, 40% et 20%. Autre axe de croissance important: l'environnement. Le groupe nippon mise sur les batteries pour les voitures électriques Tesla et les petites centrales d'électricité pour les particuliers. Panasonic ambitionne ainsi de devenir, en 2013, «le premier groupe d'électronique au monde innovant pour l'environnement.»

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