Gilad Shalit, 23 ans, appelle le premier ministre Benjamin Netanyahu à parvenir à un accord pour sa libération. Sur ce film de 2 minutes et 40 secondes, le soldat qui est aux mains du mouvement islamiste Hamas est parfois souriant et semble en bonne santé, même s'il est maigre et a les yeux cernés. Il tient un journal palestinien daté du 14 septembre. A la fin du film, il se lève et marche pour prouver qu'il n'est pas blessé ou handicapé.
«Je me sens bien et les moujahidine des brigades al-Qassam me traitent bien», ajoute-t-il, en référence aux Brigades Ezzedine, la branche armée du Hamas.
Quant à Benjamin Netanyahu, il a jugé «cette vidéo importante car elle confirme la condition de Gilad Shalit et qu'elle fait peser sur le Hamas l'entière responsabilité de l'état de Gilad». Il a toutefois estimé que le chemin pour sa libération était encore long et difficile.
Après que les autorités militaires israéliennes ont authentifié la vidéo, 19 femmes qui devaient sortir prochainement de prison ont été relâchées. Une vingtième détenue palestinienne doit être libérée la semaine prochaine.
En Cisjordanie et à Gaza, les ex-prisonnières ont été accueillies de manière triomphale. Elles ont été officiellement reçues au siège du gouvernement.
«Je suis très, très heureuse, mais triste en même temps d'avoir laissé mes camarades en prison», a déclaré une des femmes, Qiffah Afanah.
Israël a précisé qu'aucune des femmes libérées hier n'était directement impliquée dans des meurtres et qu'aucune d'elles n'avait été condamnée à plus de deux ans de prison.
L'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie) comme le Hamas à Gaza ont présenté leur libération comme une victoire. «J'espère que ce sera une étape vers la réconciliation palestinienne et l'unité nationale», a déclaré Ismail Haniyeh, premier ministre du Hamas à Gaza.
Cet échange négocié sous médiation allemande et égyptienne constitue l'avancée la plus importante depuis l'enlèvement en juin 2006 de Shalit. C'est la première fois qu'Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, parviennent à un accord tangible dans cette affaire.
Toutefois, cet accord limité n'augure en rien d'une libération prochaine du soldat israélien, le Hamas exigeant en échange la libération de plusieurs centaines de détenus palestiniens.
Gilad Shalit, qui a aussi la nationalité française, est devenu un symbole et un test de l'engagement de l'Etat hébreu envers ses soldats tombés en captivité. Sa détention continue de provoquer une énorme émotion populaire et une intense couverture médiatique en Israël. /ats