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Pakistan: l'attentat qui a fait 70 morts dans un hôpital revendiqué par les talibans et par l'EI

Une bombe a explosé dans un hôpital de Quetta, au Pakistan, lundi matin. Le bilan de l'attentat fait état d'au moins 70 morts. Plus de 110 personnes ont été blessées. L'origine de l'attaque, qui a été revendiquée deux fois, n'est pas claire.

08 août 2016, 09:30
/ Màj. le 08 août 2016 à 21:57
L'attaque visait des avocats et des médecins.

Un attentat-suicide a fait au moins 70 morts et plus de 110 blessés lundi devant un hôpital de Quetta, au sud-ouest du Pakistan. Le kamikaze a fait détoner sa charge explosive au milieu d'une foule en deuil après l'assassinat du bâtonnier de la province.

Environ 200 personnes, dont nombre d'avocats et de journalistes, étaient rassemblées devant les urgences de l'Hôpital civil de Quetta, capitale de la province du Balouchistan. La foule était venue pour la levée du corps de Bilal Anwar Kasi, un avocat reconnu, tué par balle quelques heures auparavant, a précisé une journaliste qui se trouvait parmi les blessés.

"Le bilan a atteint 70 morts et 112 blessés," a indiqué à la presse le Dr Masoood Nausherwani, chef des services de santé du Baloutchistan. Ce bilan en fait le deuxième attentat le plus meurtrier au Pakistan cette année, après un carnage dans un parc pour enfants à Lahore. Une bombe avait tué 75 personnes lors du week-end de Pâques.

Double revendication

L'origine de cette attaque n'est pas claire: l'attentat de lundi tout comme l'assassinat du bâtonnier ont été revendiqués par une faction des talibans pakistanais, Jamaat-ul-Ahar. Ce groupe, qui avait déjà revendiqué l'attentat de Pâques à Lahore, a pu par le passé revendiquer des attentats qu'il n'avait pas commis.

L'organisation djihadiste Etat islamique (EI) a elle aussi revendiqué le carnage de lundi: "Un martyr de l'Etat islamique a actionné sa ceinture d'explosifs pendant une rassemblement d'employés du ministère de la Justice et de policiers pakistanais dans la ville de Quetta", écrit L'agence de presse de l'Etat islamique, Amaq.

 

Plusieurs avocats tués

Des images de l'attaque montrent des scènes de chaos et des personnes paniquées fuyant à travers les décombres. L'armée s'est déployée dans et autour des hôpitaux de la ville, selon le ministre provincial.

La police a confirmé qu'il s'agissait d'un attentat-suicide. "Le poseur de bombe s'était harnaché avec environ 8 kg d'explosifs, remplis d'éclats et de billes de métal" selon le chef des démineurs, Abdul Razzaq. Les raisons de l'attentat restent à préciser. Plusieurs avocats ont été tués ces derniers temps à Quetta.

Condamnations

L'avocat Bilal Anwar Kasi, qui présidait le barreau de la province, a été abattu lundi matin par des inconnus armés alors qu'il quittait son domicile pour aller travailler. Il devait se rendre au palais de justice de Quetta, a précisé Nadeem Shah, un responsable de la police.

Le Premier ministre Nawaz Sharif, qui s'est rendu sur place, a appelé "toutes les institutions (chargées) de la sécurité de l'Etat" à "répondre de toutes leurs forces pour décimer ces terroristes". "Nous ne laisserons personne troubler dans cette province la paix qui y a été restaurée grâce aux nombreux sacrifices des forces de sécurité, de la police et du peuple", a-t-il indiqué un peu plus tôt, selon un communiqué de son bureau.

L'Union européenne a dénoncé une attaque que "rien ne justifie", tandis que le secrétaire général de l'ONU a exhorté les autorités à "faire de leur mieux pour protéger la population". Condamnant l'attaque, Ban Ki-moon a en outre jugé "particulièrement épouvantable" que l'attentat ait ciblé une foule en deuil.

 

Base des talibans afghans

Les assassinats sont devenus courants à Quetta, capitale d'une province en proie à une montée du crime, à côté des violences liées à l'insurrection séparatiste et aux tensions confessionnelles. La ville de plus de 500'000 habitants est également considérée comme une des bases des talibans afghans. Ses chefs y ont souvent tenu des réunions.

En mai dernier, le chef des talibans afghans, le mollah Akhtar, a été tué par une frappe de drone américain alors qu'il se rendait à Quetta à partir de la frontière entre l'Iran et le Pakistan. Frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, le Baloutchistan est une région riche en réserves pétrolières et gazières. Les forces de sécurité et structures gouvernementales y sont régulièrement prises pour cible.

 

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