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Obama est à un an de tout perdre

07 nov. 2011, 10:14

Ce jour de mars 2008, en pleine campagne électorale, le candidat Obama était inspiré. Persuadé qu'il était en phase avec l'histoire, il se tenait debout à Cooper Union à New York, lieu historique où Lincoln, l'un de ses modèles, avait prononcé jadis un discours phare. Quelque cent cinquante ans plus tard, Barack Obama voulait se mettre dans le sillage des présidents qui changent la politique.

Au pire moment de la crise financière qui s'abattait, son but était d'annoncer l'urgente nécessité d'une réforme capable de rétablir un «code de la route» dans le monde bancaire dérégulé et saisi de folie. «Le marché libre n'a jamais été censé signifier la liberté de faire ce que l'on veut comme on le veut», disait-il. Son but: mettre Wall Street au pas, pour en finir avec «l'irresponsabilité» et «l'avidité» qui avaient plongé dans la ruine des dizaines de millions d'Américains. La foule exultait. Obama, le sénateur métis surgi sans crier gare de Chicago, ne se contentait pas d'incarner le rêve américain et de panser les plaies toujours ouvertes des tensions raciales. Cet outsider brillant promettait de changer un système financier et une machine politique si imbriqués, que la seconde semblait avoir renoncé à contrôler le premier.

Il n'a pas tenu sa promesse

Trois ans plus tard, cette euphorie paraît bien lointaine. À un an exactement de la présidentielle du 5 novembre 2012, les centaines de campements des «indignés» de Wall Street, qui se multiplient à travers l'Amérique, témoignent de la grogne générale. Obama n'a pas tenu sa promesse de mettre au pas la planète financière, et plus généralement les «intérêts spéciaux» qui gouvernent Washington. Désemparé par la crise qui dure, le pays profond s'exaspère de voir Wall Street s'octroyer des bonus astronomiques alors que la majorité des Américains vivotent, que le chômage se maintient à 9% et que les inégalités se creusent. Le sauvetage des banques opéré par l'équipe Obama avec l'argent du contribuable n'a pas débouché sur un assainissement en profondeur. Du coup, les rangs des déçus d'Obama ne cessent de gonfler. Les démêlés du président avec Wall Street apparaissent à beaucoup comme le symbole de ses faiblesses. «Il nous a trahis, il a sauvé les banques et nous, nous sommes restés la tête sous l'eau», confie un couple de manifestants à Washington. «Il est victime d'une machine qui broie, l'argent est roi en politique.» Obama, qui rêvait d'être un nouveau Roosevelt, apparaît de plus en plus comme le défenseur des intérêts spéciaux qu'il entendait combattre. Ou, au minimum, comme la victime impuissante d'une «machine» qui a eu raison de lui.

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