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Nouvelle-Zélande en émoi: le kiwi ne descend pas de l'émeu

Jusqu'ici tout le monde, y compris vous, pensait que le kiwi, l'oiseau-coureur emblématique de la Nouvelle-Zélande, était un descendant de l'émeu de l'Australie voisine. Que nenni! Des chercheurs, en cherchant bien, ont découvert que son ancêtre était l'oiseau-éléphant (!) de Madagascar.

23 mai 2014, 07:36
L'oiseau-éléphant, Aepyornis maximus de son petit nom, mesurait 3 mètres de haut et il vivait sur l'île de Madagascar.

Le kiwi, l'oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande, ne descend pas de l'émeu australien, contrairement à la théorie jusqu'alors avancée, révèle jeudi une recherche. L'animal de la taille d'une poule incapable de voler a pour ancêtre l'oiseau-éléphant de Madagascar, un géant aujourd'hui éteint.

Cette étude, fondée sur des analyses d'ADN menées par des chercheurs de l'université d'Adélaïde, en Australie, montre également que ces oiseaux étaient capables de voler dans un lointain passé.

Les scientifiques ont ainsi résolu le mystère de l'évolution de ces gros oiseaux coureurs, appelés ratites comme l'émeu, l'autruche et le casoar, et présents sur tous les continents de l'hémisphère sud.

L'oiseau-éléphant de Madagascar, qui mesurait deux à trois mètres de haut et pesait 275 kilogrammes, et le moa géant, aussi éteint et qui vivait en Nouvelle-Zélande, appartenaient également à ce groupe et ne pouvaient pas voler.

Les scientifiques ont longtemps pensé que ces différentes espèces de ratites avaient toujours été incapables de voler et qu'ils s'étaient retrouvés isolés par la séparation des continents, il y a plus de 130 millions d'années.

Résultat "inattendu"

L'analyse d'ADN ancien extrait des os de deux oiseaux-éléphants se trouvant dans un musée de Nouvelle-Zélande a permis de montrer la relation génétique avec le kiwi, malgré des différences frappantes en termes d'environnement géographique et de morphologie, précisent ces travaux publiés dans la revue américaine "Science".

"Ce résultat ne pouvait pas être plus inattendu", relève Kieren Mitchell, chercheur au centre d'études de l'ADN ancien de l'université d'Adélaïde (ACAD), auteur de cette découverte.

"La Nouvelle-Zélande et Madagascar ont été reliés physiquement il y a très longtemps par l'Antarctique et l'Australie, ce qui fait que les ratites se sont dispersés dans le monde en volant", explique-t-il.

"Les ancêtres des ratites capables de voler se sont dispersés juste après l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années, avant que les mammifères accroissent fortement leur taille et deviennent le groupe dominant sur la planète", explique le professeur Cooper.

"Les ratites ont apparemment profité de cette étroite fenêtre pour devenir de grands herbivores, mais une fois que les mammifères sont, eux aussi, devenus très grands, il y a environ 50 millions d'années, aucun autre oiseau n'a pu voir sa taille grandir, sauf sur des îles sans mammifère comme le Dodo, aujourd'hui éteint à l'Ile Maurice et dans l'est de Madagascar", poursuit-il.

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