Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Nouveaux troubles ethniques sanglants

08 juil. 2009, 04:15

Malgré une sécurité omniprésente, de nouveaux troubles ethniques ont éclaté hier à Urumqi, à l'ouest de la Chine. Des milliers de Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, armés de bâtons, de pelles et de machettes ont envahi les rues pour se venger des violences sanglantes de dimanche.

En fin de journée, plusieurs milliers de Hans parcouraient toujours les rues de la capitale régionale du Xinjiang, cité de plus de deux millions d'habitants, dans le nord-ouest de la Chine, tenus à distance des quartiers ouïghours par les forces de sécurité.

Un haut responsable du parti communiste du Xinjiang, Wang Lequan, a annoncé qu'un couvre-feu serait en vigueur à Urumqi de 21h hier (15h suisse) jusqu'à 8h (2h) mercredi pour éviter une répétition des violences. Il a aussi lancé un appel au calme aux communautés en présence. Les médias officiels n'avaient fait état d'aucune victime dans la soirée. Quelque 10 000 Hans étaient descendus en début d'après-midi dans les rues d'Urumqi, dans un esprit manifeste de revanche après avoir été la cible des Ouïghours, musulmans turcophones, lors des émeutes qui ont fait 156 morts et plus d'un millier de blessés dimanche. La police est intervenue pour disperser la foule dans le centre de la ville avec des gaz lacrymogènes. Mais elle n'a pas réussi à faire fuir les manifestants, qui poursuivaient leur marche tout en suffoquant et en toussant, et dont certains portaient le drapeau national chinois.

Les manifestants d'origine han ont crié leur colère d'avoir été victimes des violences commises par les Ouïghours, principale communauté musulmane du Xinjiang, une région de fortes tensions ethniques de quelque 20 millions d'habitants.

«Les Ouïghours sont venus dans nos quartiers pour tout casser. Maintenant nous allons chez eux pour les battre», a déclaré un Han portant un tuyau métallique.

Mais du côté ouïghour aussi la colère couvait. Dans la matinée, 200 d'entre eux, dont de nombreuses femmes, avaient profité de la présence de journalistes étrangers pour appeler à la libération de leurs proches, arrêtés après les émeutes. Depuis dimanche soir, 1434 personnes «liées aux émeutes d'Urumqi» ont été arrêtées, selon les autorités. /ats-afp-reuters

Votre publicité ici avec IMPACT_medias