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Condamné pour son silence, le cardinal Barbarin va démissionner

En France, le cardinal Philippe Barbarin a été reconnu «coupable de non-dénonciation de mauvais traitements» envers un mineur entre 2014 et 2015. Condamné à six mois de prison avec sursis, il va présenter sa démission au pape

07 mars 2019, 10:22
/ Màj. le 07 mars 2019 à 13:19
Le cardinal Philippe Barbarin était absent au moment du verdict.

Le cardinal français Philippe Barbarin a annoncé jeudi qu'il va remettre sa démission au pape François. Le primat des Gaules a été condamné à six mois de prison avec sursis dans la matinée pour non-dénonciation des agressions pédophiles d'un prêtre du diocèse de Lyon.

"J'ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission. Il me recevra dans quelques jours", a indiqué devant la presse l'archevêque de Lyon après avoir dit "prendre acte de la décision du tribunal".

"Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à redire toute ma compassion pour les victimes et leurs familles", a-t-il ajouté dans une brève déclaration de moins d'une minute. En avril 2016, aux débuts de l'affaire, le prélat avait déjà proposé sa démission mais celle-ci avait été refusée par le pape.

 

 

"Trop tard"

Dans un communiqué transmis quasi-instantanément à la presse, la Conférence des évêques de France (CEF) a également "pris acte de la décision de justice" et estimé que le choix du primat des Gaules de présenter sa démission au pape François relevait "de sa conscience personnelle". "Il appartiendra au pape de lui donner la suite qu'il jugera opportune", a encore estimé la CEF.

L'annonce de la démission du cardinal Barbarin "arrive trop tard pour l'Eglise", a pour sa part estimé François Devaux, cofondateur de l'association de victimes "La Parole libérée". "Il était temps. Fallait-il aller aussi loin pour prendre une telle décision ?", a ironisé François Devaux, interrogé par l'AFP.

"Ça fait quatre ans qu'on dit la même chose et que personne ne voulait entendre. La décision aurait dû être prise depuis très longtemps. C'est le pape qui aurait dû prendre cette décision", estime-t-il.

Un choix "en conscience"

Philippe Barbarin, 68 ans, a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions pédophiles commises par un prêtre dans son diocèse. Ses avocats ont annoncé qu'ils faisaient appel.

Alors que le parquet avait classé sans suite une procédure contre le cardinal Barbarin, et que celui-ci était poursuivi sur citation directe par l'association "La Parole libérée", le tribunal s'est montré sévère à son égard dans ses attendus.

"Alors même que ses fonctions lui donnaient accès à toutes les informations et qu'il avait la capacité de les analyser et les communiquer utilement, Philippe Barbarin a fait le choix en conscience, pour préserver l'institution à laquelle il appartient, de ne pas les transmettre à la justice", a relevé le jugement.

Le prêtre accusé des actes pédophiles, Bernard Preynat, n'a pas encore été jugé pour les faits antérieurs à 1991 qui lui sont imputés.

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