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Nigeria: des pilotes américains en quête des lycéennes enlevées

Les 200 jeunes filles enlevées en avril au Nigeria par le groupe islamiste armé Boko Haram sont actuellement recherchées par des avions espions américains. La Grande-Bretagne et la France ont aussi envoyé des équipes. Israël et la Chine ont proposé leur aide.

13 mai 2014, 18:47
epa04201273 Nigerian members of the Ladies of Lumumba Metropilitan Council of Catholic Church group protest over the government's failure to rescue the abducted Chibok school girls in Lagos, Nigeria 10 May 2014.  A total of 276 girls were abducted from their schools in Nigeria last month by the terror group Boko Haram. Nigerian security forces ignored warnings of the raid on the state-run boarding school in Chibok where more than 200 girls were abducted by the Islamist extremist, Amnesty International said on 10 May.  EPA/STR BEST QUALITY AVAILABLE

Des avions espions américains survolent mardi le Nigeria pour aider à retrouver les quelque 200 lycéennes enlevées mi-avril par le groupe islamiste Boko Haram, dont les exigences sont rejetées par le pouvoir nigérian. Cet engagement est complété par l'arrivée à Abuja du commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), David Rodriguez.

Le général David Rodriguez est au Nigeria pour "discuter de l'aide américaine dans les opérations de recherche ainsi que toute la coopération", entre les forces américaines et nigérianes, a expliqué un responsable de la défense américaine.

Les missions "d'espionnage" et de "surveillance" de pilotes américains ont été annoncées lundi soir par Washington. Celles-ci sont menées avec l'accord du gouvernement, alors que la mobilisation internationale ne cesse de grandir en faveur des jeunes filles, à quelques jours d'un sommet organisé par la France sur la sécurité du Nigeria.

Par ailleurs, des experts américains analysent la vidéo de Boko Haram, obtenue par l'AFP et montrant ces jeunes filles enlevées à la mi-avril dans le nord-est du Nigeria, a indiqué la diplomatie américaine. Les Etats-Unis "exploiteront chaque indice pour voir comment nous pouvons retrouver ces filles", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

La responsable a dit que son gouvernement n'a "aucune raison de mettre en doute l'authenticité" de cette vidéo. Le chef du groupe armé islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau, exige dans ce document la libération de prisonniers en échange de celle des lycéennes. Le régime nigérian a fermement rejeté cette demande.

Emotion mondiale

Face à l'émotion mondiale suscitée par ce rapt sans précédent, le gouvernement nigérian, pourtant traditionnellement rétif aux ingérences étrangères, a accepté l'aide internationale et l'envoi d'experts.

Après les Etats-Unis (qui ont dépêché une équipe d'experts civils et militaires), la Grande-Bretagne et la France ont aussi envoyé des équipes. Israël et la Chine ont proposé leur aide.

Lundi, la Maison Blanche a pour la première fois détaillé la composition de cette équipe, dont l'envoi avait été annoncé la semaine dernière. Parmi ces 26 personnes, "il y a cinq responsables du département d'Etat (...) et dix conseillers de la Défense qui étaient déjà au Nigeria" et ont reçu de nouveaux ordres de mission, a dit le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney.

En outre, sept autres conseillers issus du commandement "Afrique" du Pentagone (Africom) ont été envoyés, ainsi que "quatre responsables du FBI spécialisés dans la récupération, les négociations et les mesures de prévention d'autres enlèvements", a ajouté M. Carney lors de son point de presse quotidien.

Etat d'urgence prorogé

Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a lui demandé mardi au parlement de reconduire pour six mois l'état d'urgence dans trois Etats du nord-est du pays, en raison de la persistance des violences commises par les islamistes de Boko Haram. L'état d'urgence a été instauré en mai 2013 dans les Etats d'Adamawa, de Borno et de Yobe, avant d'être une première fois prolongé en novembre.

"La situation dans ces trois Etats, sur le plan de la sécurité, demeure dramatique, bien qu'à des degrés variables, étant donné la poursuite des attaques par les membres de Boko Haram contre des objectifs civils et militaires, avec un nombre alarmant de victimes", a déclaré le chef de l'Etat dans une lettre au parlement.

Sommet samedi à Paris

Un sommet doit se tenir samedi à Paris pour aider le Nigeria et ses voisins à faire face au défi posé par Boko Haram. Il devrait rassembler, autour du président français, les dirigeants d'au moins cinq pays africains: le Nigeria et quatre de ses voisins: Tchad, Cameroun, Niger et Bénin.

Très critiqué pour son inaction dans un premier temps, le président nigérian Goodluck Jonathan s'est dit "très optimiste" sur l'opération de recherche en cours, grâce à l'appui logistique de la communauté internationale. Du côté de l'opinion internationale, la mobilisation ne faiblit pas non plus.

Deux anciennes "premières dames" françaises, Carla Bruni-Sarkozy et Valérie Trierweiler, ont participé mardi à une manifestation à Paris avec des personnalités du monde du spectacle.

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