La grande métropole du nord du Nigeria est secouée par des violences imputées à des islamistes que les autorités ne parviennent pas à mettre en échec. Deux personnes ont été tuées.
L'une des attaques est intervenue lundi, quand des assaillants ont ouvert le feu sur un poste de police, selon des témoins. Quelques heures plus tot, dimanche soir, des hommes armés avaient pris d'assaut un autre commissariat et deux civils ont été tués.
Ces opérations n'ont pas été revendiquées mais Kano, deuxième ville du Nigeria, est secouée depuis dix jours par des violences imputées à la secte islamiste Boko Haram.
Le 20 janvier, ce groupe y a lancé une série d'attaques coordonnées spectaculaires, visant principalement des commissariats et faisant au moins 185 tués. Boko Haram a depuis revendiqué ces attaques - ses plus meurtrières jusqu'à présent - et proféré de nouvelles menaces.
Plusieurs tirs évoqués
Tôt lundi, des hommes à moto ont ouvert le feu sur le commissariat du quartier Mandawari, visé pour la seconde fois en trois jours.
"C'était fou. Ces gars sont venus en moto et ont ouvert le feu sur le poste de police, mais ils se sont heurtés à une forte résistance de la police, et le tout a duré 20 minutes", a déclaré à l'AFP un riverain du commissariat, Jamilu Muhammad.
Le chef de la police de l'Etat de Kano a confirmé l'incident. "Ils n'ont pas réussi à accéder au poste. Ils ont été repoussés", a également indiqué Ibrahim Idris.
En revanche, l'assaut de dimanche soir, contre un commissariat du quartier Naibawa, a fait deux tués.
Mesure évoquée
"Deux civils ont été tués par balle. (...) Aucun policier n'a été touché mais les assaillants sont parvenus à jeter des explosifs qui ont partiellement endommagé le poste", a-t-il encore expliqué.
Selon un témoin, Kabiru Maikatako, "un nombre important d'hommes armés a fait une descente dans le quartier à l'heure de la prière et a ouvert le feu sur le commissariat", donnant lieu à une longue fusillade avec la police.
Un autre témoin avait affirmé que les assaillants criaient "Allahou Akbar".
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants également répartis entre musulmans et chrétiens, est la première puissance pétrolière d'Afrique. Les violences menacent sa stabilité et font craindre une escalade des violences interconfessionnelles, certains allant jusqu'à évoquer un risque de guerre civile.