Longtemps, l’après-Robert Mugabe a paru impossible. Comment cet homme au pouvoir pendant près de 40 ans, écrivant à lui seul l’histoire du Zimbabwe depuis plus de 60 ans, pouvait-il être remplacé? Et puis la réponse est venue toute seule, il y a presque deux ans. En un peu plus d’une journée, avec une poignée de chars et quelques militaires, Emmerson Mnangagwa, un fidèle éconduit, s’est emparé de son trône.
Le redouté «comrad Bob» est alors apparu pour ce qu’il était devenu: un vieillard de 95 ans, un peu sénile mais encore trop méchant pour attirer la pitié. Il est mort hier dans une quasi-indifférence. Le pays, tout absorbé à espérer des lendemains plus riants après des années de fin de règne étouffantes, avait fini par oublier le vieux monsieur végétant dans sa villa du «Blue Roof», sa retraite dorée, ou plus souvent encore, dans un hôpital de Singapour. Cette...