Le porte-parole de Vladimir Poutine a accusé la "junte" de Kiev et les pays occidentaux qui ont selon lui approuvé "l'opération punitive" de l'armée ukrainienne à Slaviansk d'être responsables de la mort de 31 personnes dans l'incendie d'un bâtiment à Odessa, vendredi. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est lui dit "consterné et choqué".
"Kiev et ses alliés occidentaux ont dans les faits provoqués ce bain de sang et en portent la responsabilité directe", a déclaré Dmitri Peskov, cité par l'agence RIA.
Le porte-parole du Kremlin a aussi jugé "absurde" l'idée des autorités provisoires ukrainiennes d'organiser une élection présidentielle le 25 mai "compte tenu du cycle de violences" dans ce pays.
Il a affirmé que Moscou avait perdu toute influence sur les groupes "d'autodéfense" pro-russes du sud-est de l'Ukraine et ne pouvait pas résoudre seule la situation.
Berlin condamne les violences
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est dit "consterné et choqué" par le bilan de l'incendie volontaire d'Odessa, port du sud de l'Ukraine, à son tour gagné par l'insurrection pro-russe.
"Je suis consterné et choqué après la mort atroce de tant de gens dans un incendie à Odessa", a déclaré le ministre, qui présente ses condoléances aux victimes et à leurs proches, dans un communiqué.
Il condamne "avec la plus grande fermeté" les accès de violences "à Odessa mais aussi dans d'autres villes de l'est et du sud de l'Ukraine, où les manifestants s'affrontent sans retenue, sans hésiter à tuer et à assassiner".
"La tragédie d'Odessa doit nous ouvrir les yeux ! La violence n'engendre que violence en retour. Si l'on n'arrive pas à juguler cela, on pourrait bien an arriver au point où il sera trop tard pour stopper" cet engrenage", a-t-il ajouté.
L'incendie d'Odessa, "d'origine criminelle", a ravagé la Maison des syndicats lors d'affrontements inédits entre défenseurs de l'unité de l'Ukraine et séparatistes pro-russes. Le sud de l'Ukraine avait jusqu'alors été épargné par l'insurrection armée pro-russe qui s'étend dans l'est du pays.
La Bulgarie condamne aussi
Le chef de la diplomatie bulgare, Kristian Viguenin, a éaglement qualifié de "monstrueuses" les violences d'Odessa, réclamant "des actions urgentes pour empêcher que les violences ne gagnent d'autres villes de la région".
Alors que près de 300'000 Ukrainiens d'origine bulgare vivent dans le sud de l'Ukraine, le ministre a demandé à Kiev de "désarmer les groupements paramilitaires et limiter l'influence de l'extrême droite".
M. Viguenin a également jugé possible qu'une partie des Ukrainiens d'origine bulgare puissent demander asile en Bulgarie, ce qui constituerait "un défi, si l'afflux est massif".