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Moody's abaisse de deux crans la note de la Slovénie

Moody's a abaissé mardi de deux crans la note de la Slovénie, de "Baa2" à "Ba1", la reléguant parmi les emprunteurs à risques ("spéculatifs"). L'agence d'évaluation financière pointe du doigt la situation des banques et la détérioration des comptes publics slovènes.

30 avr. 2013, 20:33
Moody's a abaissé de deux crans la note de la Slovénie en la reléguant parmi les emprunteurs à risques

La perspective d'évolution de cette note reste "négative", ce qui implique Moody's n'exclut pas de la dégrader de nouveau à moyen terme. L'agence estime que les incertitudes pesant sur le financement du pays "renforcent la possibilité qu'une aide extérieure soit nécessaire".

Moody's est plus sévère que ses grandes concurrents envers le petit pays alpin, qui fait partie de la zone euro. Tant Fitch que Standard & Poor's le notent un cran au-dessus, à "A-" et donc toujours dans la catégorie "investissement" réservée aux emprunteurs fiables.

Émission obligataire suspendue

Le camouflet infligé par Moody's a contraint les autorités slovènes à suspendre en toute hâte une émission obligataire qui aurait permis au pays de lever 2,2 milliards d'euros en titres à cinq et dix ans. Le ministère des Finances a bloqué l'opération avant même l'annonce officielle de l'agence, en mettant en avant "une probable décision en matière de notation".

Selon le quotidien économique "Finance", l'opération avait reçu un bon accueil des investisseurs, avec une demande excédant deux fois l'offre.

D'après Moody's, le principal facteur derrière la baisse de la note est la situation du secteur bancaire slovène. Pour l'agence, il était "hautement probable" que l'Etat serait amené à y injecter de nouveaux fonds, dans la mesure où la qualité des crédits bancaires se détériore constamment depuis 2012.

Créances douteuses

Moody's estime le taux de créances douteuses des banques slovènes autour de 20% de leur encours total à la fin de l'année dernière. L'agence estime que la remise sur pied du système bancaire nécessitera des injections de fonds représentant entre 8 et 11% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Moody's s'inquiète aussi de la dégradation rapide des comptes publics, en relevant que la dette était passée de 22% du PIB en 2008 à 54,1% en 2012 et qu'elle devrait franchir la barre des 60% à la fin de l'année en cours. Ce ratio pourrait atteindre 70% à 75% du PIB après le sauvetage des banques.

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