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Manifestations massives en Egypte

Adversaires partisans du présidents Mohamed Morsi confondus, des centaines de milliers d'Egyptiens sont descendus dans les rues du pays. Les opposants voulaient rassembler des millions de personnes dans la soirée afin de pousser le chef de l'Etat à la démission.

30 juin 2013, 19:09
Un après l'arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi, l'Egypte est divisée entre opposants et adhérents au dirigeant égyptien.

Comme au plus fort du soulèvement contre Hosni Moubarak en 2011, la place Tahrir s'est transformée en mer de drapeaux rouge-blanc-noir, et les slogans n'ont pas changé: «Le peuple veut la chute du régime», ont scandé les manifestants, un an jour pour jour après la prise de fonction de Mohamed Morsi.

La foule, estimée à 200'000 personnes en fin d'après-midi, a progressivement grossi à mesure que la journée avançait et que la température diminuait, contrastant avec les rues par ailleurs pratiquement désertes de la capitale.

Des manifestations avaient lieu également dans de nombreuses autres villes, comme à Alexandrie où plus de 100'000 personnes étaient rassemblées. Au moins trois permanences des Frères musulmans ont été incendiées dans le delta du Nil, selon des sources sécuritaires.

Morsi se défend

Les opposants, notamment libéraux, dénoncent une dérive autoritaire du chef de l'Etat. Ils accusent les Frères musulmans de vouloir accaparer tous les pouvoirs et d'avoir trahi les objectifs de la révolution, dont la justice sociale et le respect des libertés individuelles.

D'autres manifestants souhaitaient plus prosaïquement protester contre la dégradation de leurs conditions de vie, alors que la situation économique et sécuritaire s'est détériorée depuis la «révolution du Nil».

Le porte-parole de la présidence a exhorté les manifestants à maintenir la «nature pacifique» de leur mouvement. «Le dialogue est la seule façon pour parvenir à une entente», a dit Ehab Fahmy, ajoutant que la présidence était «ouverte pour lancer un véritable et sérieux dialogue national».

Mohamed Morsi, dont 20'000 partisans étaient rassemblés devant une mosquée du quartier périphérique de Nasr City, non loin du palais présidentiel, s'est dit résolu à tenir tête à ce qu'il présente comme une remise en cause antidémocratique de sa légitimité électorale, émanant selon lui de partisans de l'ancien régime.

«Une voie sans issue»

Si les deux camps assurent vouloir éviter les violences qui ont ensanglanté l'Egypte ces derniers jours, beaucoup craignent que des affrontements n'éclatent en soirée si les opposants tentent d'organiser un sit-in devant le palais présidentiel.

Le chef de la sécurité du Caire a annoncé dimanche que 140 «fauteurs de troubles» connus des services de police avaient été arrêtés ces 24 dernières heures, certains avec des armes.

Certains opposants espèrent que l'armée, déployée en force dans les rues, interviendra pour forcer la main au président égyptien, voire pour reprendre le pouvoir qu'elle lui a restitué il y a un an.

«Nous avons tous l'impression de marcher sur une voie sans issue et que le pays va s'effondrer», a commenté un des chefs de file de l'opposition libérale, Mohamed ElBaradei. L'opposition dit avoir recueilli 22 millions de signatures pour sa pétition en faveur de profonds changements dans le pays.

«La révolution continue»

L'armée, dont Mohamed Morsi a reçu samedi le chef d'état-major - qu'il a lui-même nommé l'an dernier - pour faire le point sur les mesures de sécurité, a prévenu qu'elle ne tolérerait aucun débordement.

Sur la place Tahrir, les manifestants ont tendu de grandes banderoles proclamant «La révolution continue», «Dehors, dehors comme Moubarak» ou «Obama soutient le terrorisme», en allusion aux appels du président américain au dialogue et au respect de la légitimité des urnes.

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