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Mali: des militaires en révolte ont «arrêté» le président et le premier ministre

Le président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été «arrêtés» par des militaires qui ont pris le contrôle d’une garnison proche de Bamako.

18 août 2020, 19:32
La mutinerie a débuté dans la matinée dans un camp militaire de la banlieue de Bamako.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre ont été arrêtés mardi par des militaires en révolte, a affirmé un chef de la mutinerie. Certains soldats fraternisaient avec des manifestants qui réclament depuis des mois le départ du chef de l’Etat.

«Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministre (Boubou Cissé) sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui», au domicile du chef de l’Etat à Bamako, a déclaré à l’AFP un des chefs de la mutinerie, qui a requis l’anonymat.

Selon un autre militaire dans le camp des mutins, les deux dirigeants sont «dans un blindé en route pour Kati», où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, point de départ de la mutinerie en début de journée.

 

 

Acclamés par les manifestants

Les mutins ont ensuite pris le contrôle du camp et des rues adjacentes, avant de se diriger en convoi vers le centre de la capitale, selon un correspondant de l’AFP.

Dans Bamako, ils ont été acclamés par des manifestants rassemblés pour réclamer le départ du chef de l’Etat aux abords de la place de l’Indépendance, épicentre de la contestation qui ébranle le Mali depuis plusieurs mois, avant de se diriger vers la résidence du chef de l’Etat.

Condamnations

Avant même l’annonce de l’arrestation des dirigeants maliens, les pays de l’Afrique de l’Ouest, la France et les Etats-Unis avaient exprimé leur inquiétude et dénoncé toute tentative de renversement du pouvoir. français Emmanuel Macron s’est entretenu de la crise avec ses homologues nigériens Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall. Il a exprimé "son plein soutien aux efforts de médiation en cours des Etats d’Afrique de l’Ouest.

Le chef de l’Etat français «suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours», a ajouté l’Elysée. Quelque 5100 militaires français sont déployés au Sahel, notamment au Mali, dans le cadre de l’opération antidjihadiste Barkhane.

Peu avant son arrestation par les militaires, le Premier ministre Boubou Cissé leur avait demandé de «faire taire les armes». Il s’était dit disant prêt à engager avec eux un «dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus».

Grave crise

Le Mali est confronté à une grave crise socio-politique. Une coalition hétéroclite d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations pour réclamer le départ de M. Keïta, accusé de mauvaise gestion. A cela s’ajoute une «situation sociale délétère», selon la dirigeante syndicale Sidibé Dédéou Ousmane.

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène la contestation, a refusé jeudi dernier une rencontre avec M. Keïta, fixant notamment comme préalable la fin de la «répression» contre ses militants. Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l’appel du M5-RPF a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.

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