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Malgré tous les efforts, la situation est toujours aussi alarmante au Japon

Les autorités japonaises ont poursuivi hier leur course contre la montre pour essayer de refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Face à la crise nucléaire qui menace le pays, les étrangers continuent de quitter en masse Tokyo.

18 mars 2011, 09:13

Des hélicoptères militaires ont largué hier environ trente tonnes d'eau de mer sur le réacteur 3, qualifié de «priorité» par Tepco, l'exploitant de la centrale de Fukushima. Ce réacteur est le seul à utiliser du plutonium, plus dangereux pour la santé que l'uranium.

Deux des quatre largages semblent avoir atteint leur but. Les opérations se poursuivront aujourd'hui, déclare l'agence japonaise de sûreté nucléaire. Une équipe a dû provisoirement suspendre l'arrosage au canon à eau en raison de la forte radioactivité, selon la télévision publique NHK. Une autre équipe l'a relayée.

Dans la centrale, des employés vêtus de combinaisons de protection tentent de surveiller l'évolution de la situation. Ils effectuent des missions de courte durée pour être exposés le moins possible.

Le réacteur 4 inquiète également les autorités. Sa piscine de désactivation serait asséchée, selon un expert américain. On pourrait dès lors redouter des niveaux de radiations très élevés.

Mais les autorités japonaises n'étaient pas en mesure hier de dire si l'opération avait permis de remplir la piscine, faute de pouvoir l'observer de visu. «Nous étudions avec attention les relevés», a simplement indiqué le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.

Dix mille personnes de la préfecture de Fukushima seront soumises à des tests de radioactivité dans 26 centres. Selon les relevés météorologiques, les vents sont restés favorables jeudi et ont repoussé vers l'océan Paficique tous les rejets radioactifs.

Des ingénieurs essaient de rétablir l'électricité dans la centrale afin de faire fonctionner les pompes nécessaires au refroidissement des réacteurs 3 et 4 et de leurs piscines de stockage du combustible usagé. Tepco pense que l'électricité pourrait être rétablie dès aujourd'hui.

A Tokyo, de nombreux habitants ont continué de rester cloîtrés hier et ont constitué des réserves de nourriture, surtout du lait ou du riz. Les rayons des supermarchés se vident. Des milliers de distributeurs automatiques de billets sont tombés en panne.

Plusieurs pays ont à nouveau incité leurs ressortissants à quitter le nord du Japon et la région de Tokyo. De nombreux Suisses doivent rentrer ces trois prochains jours, a indiqué hier le Département fédéral des affaires étrangères. Un vol charter est prévu en plus des vols commerciaux normaux de la compagnie Swiss, déjà bondés.

La communauté internationale exprime son inquiétude face à la menace nucléaire. Le directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), qui était attendu hier au Japon, devait se rendre sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima.

Les ministres des Finances du G7 devaient être reliés dans la soirée via une téléconférence pour dresser un premier bilan de l'impact économique. Un geste de solidarité était attendu.

Le bilan des victimes du séisme et du tsunami dépasse maintenant les cinq mille morts et plus de 9500 disparus. 850 000 foyers sont privés d'électricité et 1,5 million d'entre eux n'ont plus l'eau.

Le travail des secouristes pour retrouver d'éventuels survivants est rendu très difficile en raison d'un froid toujours intense. Ces basses températures devraient se maintenir jusqu'à la fin de la semaine.

«Il fait froid aujourd'hui et de nombreuses personnes tombent malades, souffrent de diarrhée et d'autres symptômes», a expliqué un médecin de la Croix-Rouge à Otsuchi, une ville côtière dont plus de la moitié des 17 000 habitants sont toujours portés disparus. /ats-reuters-afp

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