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Londres dément tout arrangement avec Tripoli

La libération controversée par l'Ecosse d'Abdelbaset al-Megrahi était au cœur de contrats commerciaux conclus avec la Grande-Bretagne, affirme un fils de Kadhafi. Londres a démenti.

24 août 2009, 04:15

Les déclarations vendredi soir de Seïf Al-Islam, acteur-clé dans les négociations ayant conduit à la libération jeudi du Libyen, sont intervenues alors que Londres était déjà accusé par l'opinion britannique d'ingérence dans cet élargissement, qui a aussi provoqué l'ire de Washington et de la presse britannique.

Samedi, la Fondation Kadhafi présidée par Seïf Al-Islam a semblé vouloir rectifier le tir, en affirmant que la décision du gouvernement d'Ecosse, où M. Megrahi purgeait sa peine, était «indépendante». Elle a été «prise en toute objectivité et uniquement pour des raisons humanitaires», a assuré Youssef Sawan, directeur exécutif de la puissante organisation caritative. Abdelbaset al-Megrahi, 57 ans, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale et qui n'aurait plus que trois mois à vivre, a été remis en liberté par l'Ecosse pour raisons de santé. Il avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie (270 morts).

M. Megrahi, seul condamné dans cet attentat, a toujours clamé son innocence. En 2003, la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat et payé 2,7 milliards de dollars en guise d'indemnisation aux familles des victimes. «Dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz avec la Grande-Bretagne, (l'affaire Megrahi) était toujours sur la table des négociations», a affirmé Seïf al-Islam, dans une interview diffusée sur sa chaîne de télévision Al-Moutaouasset. En recevant M. Megrahi vendredi soir, le numéro un libyen Mouammar Kadhafi a enfoncé le clou en remerciant son «ami» Gordon Brown, le premier ministre britannique, pour avoir contribué à la décision écossaise. Tout en saluant la «décision indépendante et courageuse de l'Ecosse», il a aussi affirmé que cette libération servirait la coopération entre Tripoli et Londres «sur tous les aspects».

«Il n'y a aucun arrangement», a lancé un porte-parole de M. Brown en guise de démenti. «Il n'a été question à aucun moment (...) de la conclusion d'un marché ou d'un accord entre le gouvernement libyen et le gouvernement britannique», a dit de son côté le ministre au Commerce britannique Peter Mandelson.

Pour la presse britannique, ni Londres, ni Edimbourgh, ni Tripoli ne sortent grandis de cette libération. «Prétendre que cette décision n'est pas guidée par des intérêts politiques et un niveau de consultation, voire de collusion, entre Edimbourg et Londres, seuls les gueux peuvent le croire», écrit «The Independent». Le «Daily Mail» évoque une «semaine de la honte» pour les dirigeants britanniques. Les partis d'opposition britanniques ont également appelé le gouvernement à répondre «aux graves questions» qui se posent. /ats-afp-reuters

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