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Loi Travail: François Hollande menace d'interdire les manifestations

Au lendemain de nouvelles violences dans la capitale française, François Hollande a menacé mercredi d'interdire les manifestations. Cette annonce a provoqué un tollé chez les syndicats.

15 juin 2016, 19:25
Après ces violences, François Hollande a annoncé qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des "biens et des personnes" ne pouvait être "garantie".

Le ton est monté d'un cran en France dans la bataille du projet de loi Travail. L'exécutif a menacé mercredi d'interdire les manifestations, au lendemain de nouvelles violences et dégâts en marge du défilé parisien, déclenchant un tollé chez les syndicats.

La manifestation nationale organisée mardi par sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL), première du genre depuis le début de la contestation, a rassemblé entre 75'000 et 80'000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs, chiffre que le Premier ministre a qualifié de "ridicule par rapport à la réalité".

Elle a été marquée par de violents affrontements entre des casseurs et la police, comme lors des précédents défilés, et des dégâts le long du cortège, d'une ampleur sans précédent à Paris, avec de nombreuses vitrines brisées. Des dégradations ont été commises contre l'hôpital Necker-Enfants malades, qui a décidé de porter plainte. Au moins 29 policiers et 11 manifestants ont été blessés.

Après ces violences, François Hollande a annoncé qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des "biens et des personnes" ne pouvait être "garantie". "Pour l'instant elles ne le sont pas; à ce moment-là les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les manifestations", a insisté le chef de l'État.

La CGT a condamné mercredi "sans réserve les violences commises" la veille, en dénonçant "des actes aveugles" discréditant l'opposition au projet du gouvernement.

La ministre du travail Myriam El Khomri en a elle appelé "à la responsabilité de tous".

 

Interdiction évoquée

Plus tôt, Manuel Valls s'en était pris directement à la "responsabilité" de la CGT, critiquant son attitude "ambiguë" à l'égard des casseurs. "Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris" a-t-il dit.

De son côté, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a déploré que les violences n'aient "suscité aucune condamnation de la part de M. Martinez".

La droite a saisi la balle au bond: Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a réclamé que la "responsabilité civile" et "financière de la CGT soit engagée" quand Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a préconisé l'interdiction des "manifestations qui constituent une menace évidente à l'ordre public".

 

Responsabilité des pouvoirs publics

Ces menaces ont provoqué un tollé chez les syndicats contestataires, la CGT dénonçant des accusations "inacceptables", "le signe d'un gouvernement aux abois". Pour la CGT, il incombe "aux pouvoirs publics" dont Manuel Valls "a la première responsabilité, d'assurer la sécurité et le maintien de l'ordre".

"Comme il n'est pas de la responsabilité des supporters d'assurer la sécurité dans et autour des stades de l'Euro de football, de la même façon il n'est pas de la responsabilité des manifestants d'assurer la sécurité dans et autour d'une manifestation autorisée par la préfecture de police", écrit-elle dans un communiqué.

"Alors qu'on interdise l'Euro!", s'est emporté Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, qui ne comprend pas "qu'un gouvernement de gauche puisse interdire des manifestations organisées par des syndicats".

Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, y voit une "tentative d'essayer de diviser et d'instrumentaliser au lieu de débattre des vraies questions".

Pour le chef de file des frondeurs Christian Paul, "les casseurs ne viennent pas des syndicats, mais de l'ultragauche". "Ce ne sont pas les syndicats qui sont les plus jusqu'au-boutistes, le gouvernement a une part de responsabilité dans cette tension sociale".

 

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