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Les USA ont quatre jours pour rassurer le monde sur leur dette

Le président Barack Obama et les élus du Congrès ont quatre jours pour forger un compromis budgétaire. Au-delà de jeudi, le Trésor américain a prévenu qu'il ne pourrait plus emprunter et risquait de ne pouvoir assurer tous ses paiements.

14 oct. 2013, 06:47
U.S. President Barack Obama pauses as he speaks during his bilateral meeting with China's President Xi Jinping at the G20 Summit, Friday, Sept. 6, 2013 in St. Petersburg, Russia. (AP Photo/Pablo Martinez Monsivais)

Le monde a lundi les yeux rivés sur Washington. Il reste quatre jours au président Barack Obama et aux élus du Congrès pour forger un compromis budgétaire et écarter la menace du premier défaut de paiement de l'histoire des Etats-Unis.

Au-delà de jeudi, le Trésor américain a prévenu qu'il ne pourrait plus emprunter et risquait de ne pouvoir assurer tous ses paiements. Une loi d'une page, votée par le Congrès américain, suffirait à relever ce que les Américains appellent le "plafond de la dette". Les marchés pourraient révéler leur fébrilité dès lundi, à l'approche de l'échéance.

Le sort du dollar, monnaie de réserve mondiale, et celui des bons du Trésor, placements réputés les plus sûrs de la planète, dépendent des discussions entre quelques hommes du Congrès, et plus particulièrement du Sénat, où des négociations pour l'instant infructueuses ont commencé samedi entre républicains et démocrates.

Obama refuse de négocier sous la contrainte

Tous conviennent qu'un défaut de paiement serait catastrophique. Mais les républicains veulent profiter de l'échéance pour engager des réformes budgétaires, en particulier du système de retraite (Social Security) et des programme d'assurance maladie publics pour les plus de 65 ans et les plus démunis (dont Medicare et Medicaid). Ces programmes consomment 43% du budget fédéral.

Barack Obama refuse de négocier "avec un pistolet sur la tempe" et accuse ses adversaires d'irresponsabilité.

Les républicains rétorquent que c'est grâce à une stratégie identique que, par exemple, Bill Clinton consentit en son temps à des compromis budgétaires. Barack Obama lui-même fut forcé en août 2011 d'accepter la programmation de coupes budgétaires annuelles jusqu'en 2021.

"Nos discussions ont été substantielles, et nous allons poursuivre ces discussions", a déclaré dimanche le sénateur démocrate Harry Reid, désigné négociateur en chef de son camp. "Je suis optimiste sur les chances d'une conclusion positive".

Double problème

Les élus tentent de résoudre deux problèmes en même temps: relever la limite de la dette, et adopter une loi de finances pour rouvrir les agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, à cause de différends budgétaires.

Pourquoi le Sénat a-t-il soudain pris l'initiative? Les sénateurs républicains seraient consternés par le dialogue de sourds de leurs collègues de la Chambre, qui ne sont pas parvenus à un accord avec Barack Obama la semaine dernière malgré l'ouverture formelle de discussions. Mais dans tous les cas, la Chambre devra se prononcer sur un compromis sénatorial.

"Ce qu'on enverra, si on envoie quelque chose, pourrait ne pas correspondre exactement à ce que la Chambre veut, et cela pourrait donc revenir", a expliqué le sénateur républicain Bob Corker.

Le plafond de la dette est une "ligne de crédit" maximale donnée depuis 1917 par le Congrès à l'exécutif, qui ne peut en aucun cas la dépasser. Mais l'Etat fédéral fonctionne avec des déficits (3,9% du PIB en 2013) et est obligé de continuer à emprunter pour renouveler sa dette et financer ses dépenses, que ce soit la rémunération des bons du Trésor ou les pensions de retraite.

Jour "X" entre le 22 et le 31 octobre

Nul ne sait la date exacte à laquelle le Trésor ne pourra plus assurer tous ses paiements. Elle pourrait intervenir n'importe quand après le 17 octobre, en fonction des variations quotidiennes de trésorerie. Une estimation du Bureau du budget du Congrès (CBO) place la date "X" entre les 22 et 31 octobre.

Un défaut, même partiel, de la première économie mondiale créerait un chaos international aux conséquences difficiles à prédire. De la Chine à l'Europe, des dirigeants consternés observent avec inquiétude le bras de fer américain.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, a estimé dimanche que les répercussions dépasseraient celles de la crise financière de 2008. L'OCDE prévoit de son côté que les pays développés replongeraient en récession en 2014.

Par ailleurs, des militants de la mouvance ultra-conservatrice du Tea Party - dont Sarah Palin, ex-gouverneur républicaine de l'Alaska -, et des anciens combattants ont manifesté dimanche à Washington contre le "shutdown", démontant des barrières aux abords du monument aux morts de la Deuxième Guerre mondiale, sur le Mall, avant de se diriger vers la Maison Blanche.

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