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Les troupes russes commencent à quitter la frontière ukrainienne

La Russie retire progressivement ses troupes massées à la frontière de l'Ukraine. Ces manoeuvres suscitent des espoirs de détente, malgré l'échec des pourparlers la veille entre Moscou et Washington à Paris.

31 mars 2014, 19:57
10'000 soldats russes se trouveraient aux postes de frontière ukrainienne.

Le ministère russe de la Défense a annoncé le retrait d'un de ses bataillons de la zone ukrainienne frontalière situé à l'est. Le président russe Vladimir Poutine a informé la chancelière allemande Angela Merkel de ce retrait partiel, a indiqué le gouvernement allemand.

L'information avait auparavant été annoncée par le ministère ukrainien de la Défense. L'expert militaire Dmytro Tymchuk a estimé sur son blogue à 10'000 les effectifs stationnés. "La probabilité d'une invasion a nettement diminué".

A Kiev, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a cependant assuré que le pays restait sur le pied de guerre. "Nous sommes prêts à toute agression", a-t-il déclaré lors d'un passage en revue de la Garde nationale, véritable armée de volontaires créée par les autorités de transition en place en Ukraine depuis la destitution de Viktor Ianoukovitch fin février.

La présence de ces soldats faisait craindre à Kiev une invasion de sa partie orientale, en grande partie russophone. Et une répétition du scénario qui a conduit à la perte de la Crimée. La péninsule de la mer Noire, passée en moins de trois semaines du statut de république autonome ukrainienne à celui de sujet de la Fédération de Russie, a reçu la visite du Premier ministre russe Dmitri Medvedev.

Premier dirigeant de haut rang à se rendre dans ce territoire depuis son rattachement, il a dirigé une réunion consacrée au "développement socio-économique de la Crimée et de la ville de Sébastopol", avec les autorités locales. Après son rattachement à la Russie, "pas un seul des ses habitants ne doit perdre quoi que ce soit, chacun doit y gagner", a-t-il déclaré.

"Pas de décisions sur l'Ukraine sans l'Ukraine"

La veille, les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américain John Kerry se sont rencontrés sur décision de Vladimir Poutine et Barack Obama pour amorcer une sortie de crise. Mais après quatre heures de discussions, les deux ministres n'ont pu que constater leurs divergences et convenu de continuer à dialoguer.

Le chef de la diplomatie russe a poursuivi ses consultations diplomatiques lundi avec son homologue français Laurent Fabius, qui a souligné "l'urgence d'une solution diplomatique".

De son côté, M. Kerry a opposé une fin de non-recevoir, en l'absence de représentant de Kiev, à l'idée d'une solution fédérale pour l'Ukraine présentée par Moscou. Elle donnerait une large autonomie aux régions russophones de l'Est de l'ex-république soviétique. "Pas de décisions sur l'Ukraine sans l'Ukraine", a-t-il tranché.

Le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine avait appelé lundi la chancelière allemande Angela Merkel pour insister sur la nécessité d'une réforme constitutionnelle en Ukraine. Il a aussi appelé à faire cesser ce qu'il a qualifié de "blocus" de la Transnitrie, région séparatiste de Moldavie située entre le Dniestr et la frontière ouest de l'Ukraine.

Réunion de l'Otan et exercices aériens

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan doivent eux se réunir mardi et mercredi à Bruxelles pour examiner un renforcement de la présence de l'Alliance atlantique en Europe de l'Est.

Au cours de leur réunion régulière, les 28 ministres, dont l'Américain John Kerry, devraient également avaliser la suspension d'une partie de la coopération entre l'Otan et la Russie. Cette mesure a été décidée après l'intervention en Crimée.

Ils pourraient aussi évoquer la possibilité d'établir des bases permanentes de l'Otan dans les pays baltes, un sujet très sensible avec la Russie.

L'Alliance va également mener un exercice aérien dans ces pays ces deux prochains jours, a annoncé lundi le ministère lituanien de la Défense. "Une nouvelle preuve de la solidarité et des engagements de l'Otan".

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