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Les Roms divisent le gouvernement

31 août 2010, 12:44

Deux ministres français, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner et son collègue de la Défense Hervé Morin, ont exprimé hier leur malaise face au refoulement de Roms. Ces états d'âme ne gênent pas le gouvernement, qui élargit les possibilités d'expulsions.

Le gouvernement français prévoit un projet d'amendement à la loi visant notamment les Roms et permettant de renvoyer des étrangers en cas de «menace à l'ordre public à l'occasion d'actes répétés de vols ou de mendicité agressive», a annoncé le ministre de l'Immigration, Eric Besson. Son projet sera soumis à l'Assemblée nationale le 27 septembre.

Le ministre a indiqué que 979 ressortissants roumains et bulgares en situation irrégulière avaient été reconduits entre le 28 juillet et le 17 août, dont 151 «de manière contrainte» et 828 «de manière volontaire». Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a justifié ce tour de vis sécuritaire, affirmant que les actes de délinquance perpétrés par des Roumains à Paris avaient augmenté de 259% en 18 mois. Le même ministre avait inauguré dans la matinée un centre d'accueil pour les gens du voyage dans les Alpes-Maritimes.

La polémique, autour de cette affaire, suscite l'embarras au sein même du gouvernement. Bernard Kouchner a affirmé avoir eu «le cœur serré» par la situation très difficile des Roms. «Comment faire pour y remédier? En démissionnant, j'y ai pensé», a-t-il dit sur les ondes de RTL, en précisant en avoir parlé au président Nicolas Sarkozy. «S'en aller c'est déserter, c'est accepter», a-t-il ajouté pour justifier sa non-démission, tout en rappelant qu'il travaillait depuis 25 ans, dans ses différentes fonctions, sur la question des Roms.

Un autre membre du gouvernement, le centriste Hervé Morin a appelé à une «société apaisée et de la reconnaissance» et fustigeant les discours de «la haine, de la peur et du bouc émissaire».

Le gouvernement français a été vivement mis en cause par la société civile, la gauche, les Eglises pour cette politique. Ce tour de vis sécuritaire suscite aussi des critiques à l'étranger. Après l'ONU et la Commission européenne, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a fait part hier de son inquiétude. /ats-afp-reuters

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