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Les révélations de Wikileaks sèment le trouble dans la diplomatie mondiale

Choc, embarras mais aussi témoignage d'amitié envers les Etats-Unis régnaient hier dans le monde feutré de la diplomatie, au lendemain de la divulgation par Wikileaks du contenu de 250 000 câbles diplomatiques américains. Ces documents révèlent en particulier la peur suscitée par le programme nucléaire iranien.

30 nov. 2010, 05:15

«La fuite des câbles américains déclenche une crise diplomatique mondiale», affirmait hier «The Guardian» (Grande-Bretagne), qui a eu accès aux documents de Wikileaks, comme quatre titres de référence de la presse mondiale: «The New York Times» (Etats-Unis), «Le Monde» (France), «El Pais» (Espagne) et «Der Spiegel» (Allemagne). Les premières fuites de Wikileaks, en juillet sur l'Afghanistan, contenaient peu d'importantes révélations, et celles en octobre émanant d'Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions du pays.

Mais cette fois, appel du roi Abdallah d'Arabie saoudite aux Etats-Unis pour qu'ils attaquent l'Iran, informations selon lesquelles ce pays a obtenu auprès de la Corée du Nord des missiles très performants, demande d'espionnage de responsables de l'ONU ou encore jugements peu amènes sur les principaux dirigeants mondiaux, les documents ont déclenché une onde de choc aux conséquences encore imprévisibles. Ces derniers jours, la diplomatie américaine avait tenté de limiter les dégâts en alertant plus d'une dizaine de pays, afin de préparer leurs gouvernements.

Les documents révèlent la très grande inquiétude des pays arabes, Arabie saoudite en tête, face au programme nucléaire iranien. Et de multiples demandes du roi Abdallah pour que les Américains engagent une action militaire contre Téhéran, afin de «couper la tête du serpent» iranien.

Face aux accusations, le site Wikileaks affirme avoir voulu souligner la «contradiction» entre la position officielle américaine et «ce qui se dit derrière les portes closes».

Les alliés de Washington ne sont pas épargnés par les diplomates américains. Nicolas Sarkozy est décrit comme «susceptible et autoritaire», écrit l'ambassade des Etats-Unis, qui souligne les manières abruptes qu'adopte selon elle le dirigeant français dans ses rapports avec ses collaborateurs. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est «irresponsable, imbu de lui-même et inefficace en tant que dirigeant européen moderne», estime un diplomate américain de haut rang. Un autre câble le décrit comme «faible physiquement et politiquement» à cause de «longues nuits sans sommeil» et de «son penchant pour les fêtes». Le premier ministre britannique David Cameron est jugé comme «manquant de profondeur». La chancelière allemande Angela Merkel «a peur du risque et fait rarement preuve d'imagination». Son ministre des affaires étrangères Guido Westerwelle, ouvertement homosexuel, est qualifié de «personnalité exubérante», mais ayant peu de savoir-faire en matière de diplomatie.

Le président russe Dmitri Medvedev est «le Robin du Batman joué par Poutine», estime l'ambassade des Etats-Unis à Moscou. Il est également qualifié de «pâle et hésitant». Vladimir Poutine est quant à lui le «mâle dominant». Le président vénézuélien Hugo Chavez est «fou» et il est en train de transformer son pays en un «autre Zimbabwe», disait en septembre 2009 Jean-David Lévitte, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy.

Le président afghan Hamid Karzaï est «extrêmement faible». Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi «dépend presque de manière obsessionnelle d'un petit noyau dur d'hommes de confiance» et il ne saurait voyager sans une infirmière ukrainienne, «une blonde voluptueuse», selon un télégramme. Il est aussi décrit comme ayant peur de survoler l'eau et de se rendre dans les étages d'un immeuble.

La Russie éprouve, elle, du «regret» mais ne fait pas une «tragédie» de la publication de notes diplomatiques américaines peu flatteuses au sujet du régime russe, a déclaré hier un responsable russe haut placé. «Le Monde a considéré qu'il relevait de sa mission d'en prendre connaissance, d'en faire une analyse journalistique et de la mettre à la disposition de ses lecteurs», a expliqué de son côté le quotidien français. /ats-afp

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