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Les rescapés de la sécheresse

16 juil. 2011, 10:59

«Je suis si triste de voir mon enfant avoir faim et d'être incapable de le nourrir», confie Kafia Ali. Cette femme raconte avoir fui le sud de la Somalie pour sauver ses deux enfants de la sécheresse qui tue. «Mais la vie dans un camp de déplacés n'est pas mieux que ce que nous avions chez nous», constate-t-elle avec amertume. Kafia a trouvé refuge dans le camp de Korane, au sud-ouest de Mogadiscio. C'est une succession d'abris de fortune, avec des sacs plastique souvent comme seul toit, qui héberge aujourd'hui 3700 familles.

«Les gens ont faim et sont totalement démunis», témoigne une dame âgée, également déplacée. «Avant, je possédais des vaches, des chèvres et quelques chameaux, mais aujourd'hui je suis un mendiant, veuf, dans un camp de déplacés», raconte Mohamed Aden, un autre déplacé. Beaucoup ont ainsi perdu leurs récoltes, puis leur cheptel. Ils viennent du sud du pays, contrôlé majoritairement par les islamistes shebab et frappé par une des pires sécheresses de ces dernières décennies.

«L'absence de toilettes empoisonne notre vie. Nous ne pouvons pas jeter les excréments comme ça, cela serait insalubre. Nous sommes peut-être pauvres, mais nous sommes des êtres humains qui méritons le respect», s'indigne Abduilkadir Mohamed. La rougeole a fait son apparition et «a emporté la vie d'un garçon jeudi», selon un employé humanitaire.

Une mère de famille venant de l'hôpital Aden Adde montre un demi kilo de viande de chèvre: «Regardez ce que nous a donné l'hôpital. Mes enfants auront de la viande ce soir, et je vais également la partager» avec d'autres déplacés. Des habitants de Mogadiscio, à la situation pourtant très précaire, tentent également de venir en aide à ces plus misérables qu'eux.

Le Programme alimentaire mondial indique nourrir 300 000 personnes par mois à Mogadiscio. Par ailleurs, 54 000 autres habitants du sud du pays ont traversé la frontière pour le seul mois de juin pour échouer dans des camps surpeuplés, au Kenya ou en Ethiopie. Près de trois millions de personnes, soit un Somalien sur trois, a besoin d'aide humanitaire. Le niveau de malnutrition sévère des enfants a presque doublé depuis mars, devenant le plus élevé au monde. / ats-afp

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