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Les «regrets» de David Cameron

21 juil. 2011, 10:42

«Je suis là pour remettre de l'ordre dans ce fouillis», a déclaré avec conviction David Cameron hier devant les députés. Le premier ministre britannique ne souhaitait pas que l'année parlementaire se termine avec l'audition des Murdoch, la veille. Il est donc apparu à la Chambre des communes, réunie en session exceptionnelle, pour faire le point sur le scandale des écoutes du «News of the World» avant le départ en vacances des députés.

Si la salle n'était pas aussi remplie que lors des traditionnelles questions au premier ministre, l'agitation était, elle, à son comble. Le président de la Chambre des communes, John Bercow, a dû imposer son légendaire «Order!» à maintes reprises tant le premier ministre était chahuté.

David Cameron a débuté la séance par une déclaration. Son ton est très ferme, son débit rapide. Le leader conservateur est toutefois moins à l'aise que d'habitude. Après avoir essuyé de vives critiques pour ses liens trop étroits avec le clan Murdoch, David Cameron s'emploie à donner des détails sur l'enquête judiciaire qu'il a lancée pour tirer les leçons du scandale de «News of the World». Il évoque aussi l'enquête policière et toutes les questions essentielles que son attitude et celle de son entourage professionnel ont fait naître.

Mea culpa insuffisant

Jusqu'à présent, il n'a jamais présenté d'excuses pour avoir choisi comme directeur de la communication Andy Coulson, l'ancien rédacteur en chef de «News of the World», soupçonné d'être impliqué dans le scandale des écoutes. Hier, il s'est davantage agi de regrets que d'excuses. Cameron se dit «extrêmement désolé de la fureur qu'a provoquée l'embauche d'Andy Coulson», mais pas du recrutement en lui-même.

Il affirme que, «avec le recul, s'il avait su ce qui allait se passer ensuite», il n'aurait «pas proposé d'embaucher Andy Coulson». Mais, répète-t-il, à l'époque, Coulson l'avait assuré de son innocence, et «j'ai cette habitude désuète de croire les gens innocents tant que le contraire n'a pas été prouvé».

Ce mea culpa de Cameron est apparu insuffisant au leader des travaillistes Ed Miliband. Il recense le nombre d'avertissements reçus par David Cameron avant la nomination de Coulson. Il évoque notamment un article du «Guardian» mettant en cause Coulson, son interrogatoire par une commission parlementaire et l'avis négatif du vice-premier ministre, Nick Clegg. Miliband reproche à Cameron «une erreur catastrophique de jugement». «J'apprécie que Rupert Murdoch se soit excusé, je respecte la démission des chefs de la police, le premier ministre devrait aussi prendre ses responsabilités», poursuit-il en demandant des «excuses entières».

Pour minimiser son amitié avec l'ex-reine des tabloïds Rebekah Brooks, le premier ministre assure: «Je n'ai jamais fait de soirée pyjamas avec elle».

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