Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les pollutions responsables d’un quart des morts et maladies

Un rapport de l’ONU tire mercredi la sonnette d’alarme. Les pollutions notamment de l’air et de l’eau causent une sorte d’épidémie mondiale qui entrave aussi l’économie. Il faut «des actions urgentes et d’une ampleur sans précédent».

13 mars 2019, 12:14
La pollution de l'eau et de l'air notamment causent une sorte d'épidémie mondiale.

Un quart des morts prématurées et des maladies à travers le monde sont liés aux pollutions et aux atteintes à l’environnement causées par l’homme, a averti mercredi l’ONU dans un rapport. Ce document appelle «des actions urgentes et d’une ampleur sans précédent».
Les émissions responsables de la pollution de l’air, les produits chimiques contaminant l’eau potable et la destruction accélérée des écosystèmes nécessaires à la survie de milliards de personnes causent une sorte d’épidémie mondiale qui entrave aussi l’économie, selon le texte.
Ce rapport sur l’environnement mondial (Global Environment Outlook, GEO), sur lequel ont travaillé 250 scientifiques de 70 pays pendant six ans, souligne également un fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres: surconsommation, pollutions et gaspillage alimentaire au Nord précipitent famine, pauvreté et maladies au Sud.

Pas d’accord international

Et alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, les dérèglements climatiques, comme les sécheresses ou les tempêtes, risquent de s’ajouter au fardeau de milliards de personnes.
Dans ce domaine, l’Accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement à +2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais les impacts sanitaires des pollutions, de la déforestation et d’une chaîne alimentaire industrialisée sont moins bien connus, et il n’existe aucun accord international sur l’environnement équivalent à celui de Paris sur le climat.
Le rapport GEO publié mercredi, qui utilise des centaines de sources de données pour calculer l’impact de l’environnement sur une centaine de maladies, compile une série d’urgences sanitaires liées aux pollutions de toutes sortes.

 

 

Neuf millions de morts

Des conditions environnementales «médiocres» sont responsables «d’environ 25% des morts et maladies mondiales», selon le texte, qui parle d’environ neuf millions de morts liées aux pollutions environnementales en 2015. Faute d’accès à l’eau potable, 1,4 million de personnes meurent chaque année de maladies évitables comme des diarrhées ou des parasites liés à des eaux contaminées.
Les produits chimiques évacués en mer provoquent des effets négatifs sur la santé «potentiellement sur plusieurs générations» et 3,2 milliards de personnes vivent sur des terres dégradées par l’agriculture intensive ou la déforestation. Le rapport estime aussi que la pollution de l’air cause six à sept millions de morts prématurées chaque année.
Quant à l’utilisation débridée d’antibiotiques dans la production alimentaire, elle risque d’entraîner la naissance de bactéries super-résistantes qui pourraient devenir la première cause de morts prématurées d’ici le milieu du siècle.

Réorganiser l’économie

«Des actions urgentes et d’une ampleur sans précédent sont nécessaires pour arrêter et inverser la situation», indique le résumé à l’attention des décideurs qui accompagne le rapport.
«Tout le monde dit que d’ici 2050 nous devrons nourrir dix milliards de personnes, mais cela ne veut pas dire que nous devons doubler la production», insiste Joyeeta Gupta, co-présidente du GEO, plaidant notamment pour une baisse de l’élevage. Mais cela «entraînerait un changement des modes de vie», reconnaît-elle.
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias