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Les pilotes d'Air France menacent de prolonger la grève

Le refus du gouvernement de nommer un médiateur incite les pilotes d'Air France à poursuivre leur grève samedi et peut-être au-delà du 30 septembre.

27 sept. 2014, 14:32
Avec la grève des pilotes, un avion sur deux en moyenne reste au sol depuis le début du mouvement.

Chez Air France, le bras de fer continue. Samedi matin, le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a assuré à l'AFP avoir proposé une solution de sortie de crise, bloquée par Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air-France-KLM. "Faux", a répondu un porte-parole de la compagnie, dénonçant les "positions sinueuses et contradictoires du SNPL".

"Les pilotes faisaient de grosses concessions en acceptant les conditions de travail de Transavia, mais demandaient en échange un contrat de travail unique", a expliqué le porte-parole du SNPL, Guillaume Schmid.

"La mise en cause de M. de Juniac est absolument fausse et pour le moins curieuse" a rétorqué un porte-parole d'Air-France-KLM, jugeant l'attitude du SNPL "d'autant plus regrettable qu'il est très urgent de sortir du conflit".

Syndicats et direction se renvoient dos à dos et s'accusent mutuellement de refuser toute concession et, comme au premier jour, les grévistes restent majoritaires samedi, à 57%, selon la compagnie aérienne.

Un vol sur deux assuré

Les pilotes poursuivent leur grève après le refus du gouvernement et de la direction du groupe de nommer un médiateur. Le syndicat majoritaire des pilotes menace désormais de prolonger la mobilisation au-delà du 30 septembre si les discussions ne reprennent pas rapidement.

Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). A Marseille-Marignane, 78% des vols sont annulés. A Montpellier Méditerranée, 67% des vols sont assurés. A l'aéroport de Strasbourg-Entzheim, aucune annulation n'est en revanche prévue.

La moitié des avions d'Air France en moyenne est clouée au sol depuis le début du conflit le 15 septembre et la mobilisation reste forte, avec un taux de grévistes de 57%, selon la direction.

Grève "insupportable"

Les syndicats de pilotes, qui ont récusé les dernières propositions de la direction, ont essuyé vendredi soir de l'Etat, actionnaire à près de 16% du groupe Air France-KLM, une fin de non-recevoir à leur demande de nomination d'un médiateur indépendant.

Le Premier ministre, Manuel Valls, avait auparavant lancé un nouvel appel aux grévistes à arrêter une grève "insupportable".

Conditions de travail en jeu

L'enjeu du conflit porte sur le développement d'Air France dans le low cost, via la filiale à bas coûts Transavia, jugé "stratégique" par la direction et les experts du secteur pour assurer l'avenir du groupe, en restructuration financière depuis trois ans.

Air France a lâché du lest dans la semaine en renonçant au développement de bases Transavia Europe, que les pilotes craignaient de voir déboucher sur un "dumping social" avec des contrats à statut local variant selon les pays.

Mais le point névralgique du conflit subsiste autour des conditions de travail à Transavia France: les pilotes craignent de voir les avantages sociaux de leur statut Air France actuel se dégrader au profit de celui moins généreux proposé pour la filiale.

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