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Les opposants perdent du terrain

15 mars 2011, 04:15

Des chars de l'armée libyenne sont entrés hier à Zouara, ville à l'ouest du pays tenue par les insurgés, alors qu'à l'est, Ajdabiya se préparait à subir un assaut des forces de Mouammar Kadhafi. Les Occidentaux se concertaient toujours pour trouver une issue à la crise.

En fin de journée, les blindés gouvernementaux se dirigeaient vers le centre-ville de Zouara, a dit un témoin par téléphone, Tarek Abdoullah. Zouara est une ville côtière de 40 000 habitants située à 120 km à l'ouest de Tripoli, la capitale. La plupart de ses habitants ont des origines amazighes (berbères). Le colonel Kadhafi nie l'existence de cette minorité amazighe en Libye et a affirmé à plusieurs reprises que ces tribus avaient «disparu et n'existaient plus».

Toujours dans l'ouest du pays, les rebelles contrôlaient toujours Misrata (150 km à l'est de Tripoli), mais des tirs d'armes automatiques résonnaient aux abords de la ville.

A l'est de la Libye, des bombardements ont visé dans la matinée la sortie ouest d'Ajdabiya, carrefour routier vital entre plusieurs villes de l'Est que les rebelles ont promis de défendre, tandis que de nombreux civils fuyaient la ville. Benghazi, fief de l'insurrection situé à 160 km au nord d'Ajdabiya, pourrait vite se retrouver menacée, les forces gouvernementales ayant repris l'une après l'autre plusieurs villes aux rebelles, notamment Brega dimanche, à coups d'artillerie lourde et de raids aériens.

Pressés par les rebelles de leur venir en aide et surtout d'empêcher le colonel Kadhafi d'utiliser son aviation, les Occidentaux et les Russes se concertaient hier lors d'une réunion des chefs de la diplomatie du G8, au sujet notamment de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.

Mais le temps semble jouer en la défaveur des rebelles, l'armée libyenne annonçant dimanche qu'elle était en marche «pour purger» l'ensemble du pays. La ligne de front se déplace davantage vers l'Est, signe de la détermination du colonel Kadhafi à venir à bout de l'insurrection malgré les protestations et sanctions internationales.

Sur la route entre Ajdabiya et Benghazi, de nombreux civils fuyaient la ville à bord de camionnettes chargées de valises, de sacs et de matelas. A Benghazi, deuxième ville du pays à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, l'euphorie des premières semaines de la révolte a fait place à l'inquiétude, et les regards sont tournés vers l'étranger. /ats-afp-reuters

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