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Les insurgés ignorent Poutine et maintiennent le référendum

Les insurgés pro-Russes d'Ukraine ont décidé jeudi de maintenir leur référendum d'indépendance prévu dimanche. Ils ont ignoré l'appel du président russe Vladimir Poutine à le reporter, tandis que Kiev annonçait la "poursuite" de son opération militaire dans l'Est.

09 mai 2014, 06:52
Le référendum aura bien lieu dimanche et ce malgré la demande de Vladimir Poutine.

La consultation sur une "déclaration d'indépendance" de la république autoproclamée de Donetsk aura bien lieu le 11 mai, ont fait savoir des responsables des insurgés à Donetsk et Slaviansk.

"La date du référendum ne sera pas reportée", a insisté le chef indépendantiste de la république autoproclamée Denis Pouchiline, tout en remerciant M. Poutine "qui se préoccupe des gens du sud-est de l'Ukraine".

"Le désir du peuple de tenir le référendum se renforce. Il y a eu un vote et une décision de ne pas changer la date a été prise à l'unanimité", a-t-il expliqué.

M. Poutine avait surpris mercredi en semblant adopter un ton plus conciliant que de coutume envers Kiev. Après une rencontre avec le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Didier Burkhalter, il avait proposé un scénario de "dialogue" et évoqué l'arrêt de l'opération militaire dans le sud-est en échange d'un report du référendum.

Trois millions de personnes

"Tous les bulletins de vote sont imprimés et sont en train d'être envoyés", a affirmé un représentant de la commission électorale des séparatistes à Donetsk. Un journaliste de l'AFP sur place a pu en voir une pile destinée à la ville de Kramatorsk.

Une décision similaire a été adoptée "à l'unanimité" dans la région voisine de Lougansk, a rapporté l'agence Interfax, citant un porte-parole de l'"armée du sud-est".

Selon le président de la commission électorale de la "République populaire de Donetsk" Roman Liaguine, plus de trois millions de personnes pourront prendre part au scrutin.

Réunion avec Van Rompuy

Après sa visite à Moscou, M. Burkhalter s'était rendu à Bruxelles pour discuter de son plan avec le président du Conseil européen Hermann van Rompuy, attendu lundi à Kiev. Et le président de la Confédération présentera lundi sa "feuille de route" pour une désescalade en Ukraine à la réunion des ministres européens des affaires étrangères.

A Kiev, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a souligné qu'elle présentait "des traits communs" avec les propositions de l'Ukraine.

Ce plan peut se résumer en quatre mots: "Cessez-le-feu, désarmement, dialogue et élections", a rappelé un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Le Kremlin a pris acte jeudi de la réponse des séparatistes à sa proposition, son porte-parole Dmitri Peskov jugeant que les "nouveaux développements" devaient être "analysés". Moscou avait affirmé cette semaine ne plus avoir d'influence sur les rebelles pro-Russes d'Ukraine, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.

Opération sanglante dans l'Est

La France et l'Allemagne ont de leur côté pressé le président russe de mettre en accord ses déclarations et les opérations sur le terrain.

A Kiev, les autorités temporaires ont déjà fait savoir qu'elles ne reconnaissaient pas la légitimité de ce projet, qualifié de "référendum terroriste".

Le gouvernement a répété jeudi qu'il n'avait aucunement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est, où les autorités sont depuis vendredi engagées dans une opération militaire qui s'est déjà soldée par des dizaines de morts.

Dizaines de milliers de soldats russes

A Slaviansk et Donetsk, la population a semblé réagir favorablement à la décision des chefs insurgés de maintenir le scrutin.

Référendum ou non, la tension va rester vive en Ukraine à l'approche de l'élection présidentielle du 25 mai, qui doit permettre la désignation du successeur de Viktor Ianoukovitch.

Une quarantaine d'hommes armés ont attaqué jeudi un poste-frontière avec la Russie, mais ils ont été repoussés par les forces ukrainiennes, ont souligné les autorités.

Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a mis en garde contre des "provocations" lors des cérémonies du 9 mai, qui marquent la victoire de l'URSS contre l'Allemagne nazie en 1945. Il a également promis un rôle étendu pour la langue russe dans les régions russophones d'Ukraine, où seul l'ukrainien est langue officielle.

Les Occidentaux ont eux par ailleurs douté du retrait, annoncé par Vladimir Poutine, des dizaines de milliers de soldats russes déployés le long de la frontière avec l'Ukraine. L'OTAN n'a remarqué "aucun signe" d'un tel retrait.

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