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Les fronts se multiplient contre l'EI en Irak et en Syrie

La coalition internationale a annoncé mercredi avoir ouvert un nouveau front contre l'EI en Syrie. En Irak, l'assaut a été reporté à Fallouja pour préserver les civils.

01 juin 2016, 22:21
L'assaut des forces militaires irakiennes et des forces gouvernementales a été reporté à Fallouja pour préserver les civils.

Alors qu'en Irak, les forces gouvernementales soutenues par l'allié américain peinent à avancer dans Fallouja face à la résistance du groupe Etat islamique (EI), la coalition internationale a annoncé mercredi avoir ouvert un nouveau front contre l'EI en Syrie. L'opposition syrienne a pour sa part proposé une trêve pendant le ramadan.

L'assaut des forces gouvernementales a été reporté à Fallouja pour préserver les civils, a annoncé mercredi le premier ministre irakien, Haïdar al Abadi. Des unités d'élite de l'armée sont entrées lundi dans les faubourgs sud de la ville, tenue par l'EI depuis janvier 2014, mais se sont heurtées à une vive résistance.

Inquiétude pour les enfants

Le premier ministre a annoncé il y a dix jours que l'assaut était imminent, mais 50'000 civils sont toujours retenus dans la ville assiégée dont la population a été divisée par quatre. Parmi eux, au moins 20'000 enfants "risquent le recrutement forcé dans le combat", a déclaré le représentant de l'Irak pour le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) Peter Hawkins.

"Les enfants sont forcés à porter les armes pour combattre dans une guerre d'adultes. Leur vie et leur avenir sont en danger". L'Unicef a appelé à l'ouverture de passages sûrs pour permettre aux civils de sortir, l'ONU ayant accusé l'EI de les utiliser comme boucliers humains.

L'armée irakienne n'a pas progressé depuis 48 heures en raison de la résistance des djihadistes, mais elle tient toujours ses positions à Naïmiya, dans les faubourgs sud de la ville, selon Reuters.

Fallouja, deuxième plus grande ville d'Irak au mains de l'EI après Mossoul, se trouve à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad. La bataille s'annonce comme l'un des plus importantes de la lutte contre le mouvement djihadiste.

Ville stratégique

Le groupe extrémiste était également sur la défensive en Syrie voisine, où les forces kurdes appuyées elles aussi par l'aviation américaine notamment combattaient l'EI sur deux fronts. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) mènent depuis le 24 mai une offensive pour reprendre du terrain à l'EI dans le nord de la province septentrionale de Raqa, où elles ont repris plusieurs villages.

Et les FDS ont désormais ouvert un nouveau front contre l'EI dans le nord de la province limitrophe d'Alep, cherchant à reprendre la ville de Manbij, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Celle-ci est stratégiquement située près de la frontière avec la Turquie. Plusieurs villages ont été repris depuis le début de cette offensive lancée mardi. Les forces rebelles ne sont plus qu'à 15 km de Manbij, selon l'OSDH.

Priver l'EI de tout accès à la frontière turque serait une victoire déterminante pour la coalition internationale, selon les responsables américains. Elle permettrait d'isoler encore plus complètement les territoires détenus par les djihadistes.

Au total, au moins 42 civils ont été tués dans la journée dans le nord du pays par des raids de l'armée de l'air syrienne, de l'aviation russe et de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, d'après l'OSDH.

Première aide depuis 2012

En Syrie toujours, une trêve de 48 heures a été instaurée à Daraya à minuit, un des faubourgs de Damas. Un convoi d'aide humanitaire a ainsi pu entrer mercredi dans la ville syrienne, le premier depuis le début en novembre 2012 du siège imposé par le régime, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il apporte "des aides médicales".

Sur le plan diplomatique, le Haut Comité des négociations (HCN) mis sur pied par l'opposition syrienne propose l'instauration d'une trêve pour la durée du ramadan. Il l'a annoncé dans une lettre adressée samedi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Dans cette missive, le coordinateur du HCN Riad Hijab demande à M. Ban de "réaffirmer l'obligation du régime" et de ses alliés de s'associer à "une cessation des hostilités globale et totale" sur tout le territoire syrien pendant le mois de ramadan.

Il estime qu'une aide humanitaire aux régions assiégées contribuerait également à faciliter une reprise des pourparlers indirects à Genève. Mais depuis, le HCN a dénoncé mardi plus de 700 bombardements du régime à Alep depuis dimanche. Il a aussi déploré la "complaisance" de la communauté internationale.

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