Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les Belges se rabibochent, presque...

16 sept. 2011, 11:08

Tout le monde s'accorde à le reconnaître, sauf le président des Fédéralistes démocrates francophones, Olivier Maingain, qui parle d'un «accord de tricheurs»: le compromis que huit partis politiques francophones et flamands ont trouvé dans la nuit de mercredi à hier sur la scission de l'arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) est historique. Mais il ne suffira par pour autant à aplanir toutes les divergences qui subsistent entre le nord et le sud de la Belgique.

L'arrondissement, électoral et judiciaire, de BHV est constitué des 19 communes de la très francophone Région de Bruxelles ainsi que de 35 communes situées en périphérie de la capitale belge, sur le sol flamand, où vivent environ 130 000 francophones. Sa scission permettra à la Flandre de réaliser un vieux rêve: homogénéiser, linguistiquement, son territoire.

En contrepartie, les francophones de Hal-Vilvorde ont reçu des compensations. Entre autres, ils pourront toujours se défendre en justice dans la langue de Voltaire et ceux d'entre eux qui habitent dans six communes dites à facilités pourront continuer à voter en faveur de candidats bruxellois francophones, lors de certains scrutins.

Concessions insuffisantes

Pour le FDF, qui a toujours milité en faveur d'un élargissement pur et simple du territoire de la Région bruxelloise à ces six communes, ces concessions sont nettement insuffisantes. Aussi a-t-il réclamé qu'une des parties à l'accord, le Mouvement réformateur (libéral) dont il constitue une des composantes, le renégocie.

Ce rapide regain de tension du côté francophone n'a pas ébranlé le socialiste wallon Elio Di Rupo, que le roi Albert II a chargé de former un gouvernement fédéral - on l'attend depuis 460 jours… Sa mission sera impossible aussi longtemps que le nord et le sud ne s'entendront pas sur une vaste réforme de l'Etat débordant, de loin, le cadre de BHV.

Nouvelle réunion

Hier après-midi, le formateur a une nouvelle fois réuni les chefs négociateurs des huit partis afin d'examiner d'autres questions explosives: la révision de la loi de financement des communautés et régions par l'Etat (et du mécanisme de solidarité qu'elle contient), l'accroissement de l'autonomie fiscale des régions et le transfert massif de nouvelles compétences du niveau fédéral vers les entités fédérées. Affaire (délicate) à suivre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias