Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les attaques se préparaient depuis 2009

24 juil. 2011, 08:58

Le Norvégien proche de l'extrême droite arrêté après les attaques de vendredi a reconnu samedi être responsable du carnage qui a fait au moins 92 morts à Oslo et dans ses environs. Selon un document qu'il a publié sur internet, il préparait son opération depuis l'automne 2009 au moins.

«Il reconnaît les faits», a déclaré samedi soir son avocat Geir Lippestad à la télévision norvégienne NRK. L'homme a qualifié ses actes d'atroces mais nécessaires et souhaite s'expliquer devant la justice lors d'une audience programmée lundi, a-t-il précisé.

Sur la foi des informations qu'il a mises en ligne, le tueur présumé est un Norvégien «de souche» âgé de 32 ans et «fondamentaliste chrétien», a déclaré un responsable de la police. Ses opinions politiques se situent «à droite».

«Eveiller les masses»
Selon un mémoire de 1500 pages qu'il a publié sur le web avant les faits et que l'AFP s'est procuré, il préparait activement son opération depuis l'automne 2009 au moins.

Dans ce document, le suspect évoque «l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses». Il dit s'attendre à être perçu «comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale».

Le Norvégien a été arrêté sur l'île d'Utoeya, à une quarantaine de kilomètres de la capitale norvégienne, à la suite de la tuerie. Il s'est rendu dès que la police est arrivée sans opposer de résistance, a déclaré le commissaire Sveinung Sponheim, de la police d'Oslo.

La tuerie a duré environ une heure trente. L'homme avait deux armes à feu.

Croisade
Selon la police, le suspect n'a pas expliqué ses motifs. Mais un élément pourrait être fourni par une longue vidéo publiée sur YouTube, contenant de violentes diatribes contre l'islam, le marxisme et le multiculturalisme, et attribuée samedi par des médias norvégiens au tueur présumé.

A la fin de ce document, le trentenaire apparaît sur trois photos, dont l'une le montre en position de tir avec un fusil d'assaut.

Publiée le jour des attaques, la vidéo décrit l'islam comme «la principale idéologie génocidaire». «Avant de commencer notre Croisade, nous devons faire notre devoir en décimant le marxisme culturel», est-il également écrit.

Les deux cibles des attaques ont été le gouvernement travailliste du Premier ministre Jens Stoltenberg et un rassemblement de la jeunesse du Parti travailliste à Utoeya. Le parti est depuis longtemps favorable à l'immigration.

Admirateur de Geert Wilders
Le Parti du Progrès (FrP), une formation de la droite populiste  norvégienne, a annoncé que le suspect avait adhéré au parti en 1999  et l'avait quitté en 2006. Sa cheffe de file Siv Jensen a souligné qu'elle regrettait qu'il y ait appartenu.

Le tueur présumé, qui était également franc-maçon, avouait aussi son admiration pour Geert Wilders, populiste anti-immigrés néerlandais. Ce dernier a publié samedi un communiqué dans lequel il déclare mépriser tout ce que le suspect symbolise et tout ce qu'il a fait.

Sur son profil sur Facebook, l'homme à la chevelure blonde mi-longue se décrit comme «conservateur», «chrétien», célibataire, intéressé par la chasse et par des jeux tels que «World of Warcraft» et «Modern Warfare 2».

Il se présente aussi comme directeur d'une ferme biologique qui lui a donné accès à des produits chimiques susceptibles d'être utilisés pour la confection d'explosifs. Une centrale d'achat agricole a indiqué qu'il avait acheté début mai six tonnes d'engrais chimiques.

A la nage
Le carnage, qui a suscité une vague d'indignation et de compassion à travers le monde, a débuté par un attentat à la voiture piégée en plein coeur du quartier des ministères à Oslo, qui a fait sept morts et neuf blessés graves. Peu après, le suspect a ouvert le feu sur les participants d'une université d'été de la jeunesse du Parti travailliste sur l'île d'Utoeya.

Selon un nouveau bilan établi samedi par la police, au moins 85  personnes ont été tuées sur l'île, et quatre ou cinq personnes sont  encore portées disparues. Plusieurs jeunes ont tenté de fuir à la nage. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias