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Le trublion Macron accélère le pas vers la présidentielle

La posture du ministre français de l'Economie Emmanuel Macron ne laisse guère planer de doute même s'il n'a pas officiellement déclarer sa candidature à la présidentielle française. Ses propos mardi soir étaient clairs.

13 juil. 2016, 09:12
"A partir de ce soir, nous devons être ce que nous sommes, c'est-à-dire le mouvement de l'espoir", a-t-il martelé devant quelque 3000 militants de son mouvement "En Marche!" créé en avril.

Sans franchir le Rubicon d'une candidature officielle, le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a mis le cap mardi soir sur la présidentielle de l'an prochain en appelant ses partisans à porter son mouvement "jusqu'à 2017 et jusqu'à la victoire".

"A partir de ce soir, nous devons être ce que nous sommes, c'est-à-dire le mouvement de l'espoir", a martelé à Paris le trublion du gouvernement socialiste, devant quelque 3000 militants de son mouvement "En Marche!" créé en avril.

"Ce mouvement maintenant, plus rien ne l'arrêtera (...) Nous le porterons ensemble jusqu'en 2017 et jusqu'à la victoire", a-t-il clamé en clôture d'un discours aux forts accents de campagne, sous les applaudissements d'une salle acquise à sa cause.

 

 

Ira, ira pas? Au coeur depuis des mois de spéculations sur ses ambitions, Emmanuel Macron n'a pas levé l'équivoque sur ses velléités de postuler à l'Elysée, affirmant seulement vouloir "porter un programme", "une vision", pour "changer le pays".

Mais les accents souvent enflammés de son intervention d'une heure et demie, sans notes, en arpentant une scène à l'américaine, vont rapidement poser la question de son maintien au gouvernement, où l'hostilité à son égard est croissante.

"Ce que nous sommes en train de faire, c'est commencer d'écrire une nouvelle histoire (...) Imaginez où nous serons dans trois mois, dans six mois, dans un an", a-t-il lancé.

 

 

Ordre établi

"Cette histoire, elle dérange, j'en sais quelque chose, elle dérange parce qu'elle vient contrarier l'ordre établi", a-t-il poursuivi, dans une pique à peine voilée au Premier ministre Manuel Valls, qui avait exprimé quelques heures plus tôt son agacement à son encontre.

 

 

"Si le système pense que nous allons céder, vous êtes là pour lui montrer que c'est tout le contraire", a ajouté M. Macron.

Interrogé dans l'après-midi sur le meeting de son ministre de l'Economie, qui lui dispute l'étendard de la gauche sociale-libérale, M. Valls avait sèchement répondu: "Il est temps que ça s'arrête".

Ex-banquier d'affaires, Emmanuel Macron est un ancien conseiller de François Hollande, propulsé au gouvernement fin août 2014 par le président socialiste.

Les interrogations sur ses ambitions sont attisées par les faibles perspectives de réélection du chef de l'Etat, dont les sondages prédisent l'élimination au premier tour s'il se représente.

Devant ses partisans, le jeune ministre, âgé de 38 ans, a assuré qu'il ne "remercierait jamais assez" François Hollande de lui avoir "fait confiance", mais a il égratigné sa conduite d'un pays "usé des promesses non tenues", le principal reproche fait au président dans les enquêtes d'opinion.

"Ce monde est ancien, il est usé, il est fatigué, il faut en changer (...) Ce dont nous avons besoin, c'est d'une refondation du pays". "Dans cette bataille, nous allons prendre tous les risques et je les prendrai avec vous", a-t-il assuré.

Gendre idéal

Allure de gendre idéal, ovni en politique, Emmanuel Macron, qui n'est pas membre du PS, a peaufiné en moins de deux ans au gouvernement une image de trublion, piétinant les plates-bandes de ses collègues ou se distanciant à plusieurs reprises de l'exécutif.

Son profil libéral, son passage par la banque Rothschild, et ses critiques du statut des fonctionnaires, de la semaine de travail de 35 heures ou de l'impôt sur la fortune ont fait de lui une bête noire d'une partie de la gauche.

M. Hollande l'a recadré en avril: "Il est sous mon autorité (...) Il sait ce qu'il me doit".

"Je suis de gauche, c'est mon histoire, c'est ma famille", a assuré mardi soir M. Macron, affirmant vouloir "libérer le pays" tout en préservant ses "filets de sécurité" sociaux. S'il n'est pas le favori de la gauche, les sondages font de lui la personnalité préférée des Français pour la représenter en 2017.

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