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Le ton monte autour de la garde à vue de Gerry Adams

Les républicains nord-irlandais ont haussé le ton contre la police. Elle poursuivait vendredi son interrogatoire du président du Sinn Fein Gerry Adams sur le meurtre par l'IRA en 1972 d'une mère de famille, l'un des crimes les plus marquants des «Troubles».

02 mai 2014, 20:56
Gerry Adams est interrogé à propos du meurtre d'une veuve et mère de 10 enfants.

Martin McGuinness, ancien commandant de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), aujourd'hui vice-Premier ministre d'Ulster au sein du gouvernement bi-confessionnel de la province britannique, a redoublé de critiques à l'égard de la police. Il a affirmé que les enquêteurs souhaitaient prolonger la garde à vue du leader républicain.

«J'ai dit hier que le moment choisi trahissait des motivations politiques derrière cette arrestation», a déclaré à la presse M. McGuinness, le numéro 2 du Sinn Fein. «Aujourd'hui, la décision de la police de demander une prolongation (de son interrogatoire) confirme mon point de vue».

Le délai initial de 48 heures de garde à vue expire vendredi soir. La police n'a pas immédiatement confirmé sa demande d'extension à la justice.

Soutien du Sinn Fein en question

Gerry Adams, 65 ans, est depuis mercredi soir entendu dans un commissariat du comté d'Antrim, à propos du meurtre par l'IRA de Jean McConville, une veuve et mère de 10 enfants, il y a plus de quarante ans. Elle avait été enlevée chez elle par un commando dans un quartier catholique de Belfast. Il dément fermement toute implication dans cette affaire.

Sa garde à vue a fait naître des craintes de tensions pour le processus de paix scellé en 1998, dont il a été l'un des principaux artisans. Il a mis fin à trente années d'un conflit interconfessionnel dans la province britannique entre nationalistes catholiques et unionistes protestants.

Espérant voir son «collègue» Gerry Adams «complètement exonéré» à l'issue de l'interrogatoire, Martin McGuinness a mis en garde contre une éventuelle inculpation. Il a menacé dans ce cas de «revoir» le soutien du Sinn Fein à la police, institution primordiale pour le succès du processus de paix.

Alors que les forces de police nord-irlandaises ont longtemps été dominées par les protestants, le républicain s'est livré à une attaque contre «des éléments de la police nord-irlandaise». Selon lui, ils «continuent à oeuvrer de façon négative, et contre la paix».

Dénonciation du coupable

Contrairement à Michael, l'un des fils de Jean McConville, qui se dit trop terrifié par les menaces de mort proférées contre sa famille pour dénoncer les membres du commando ayant enlevé sa mère, sa soeur aînée Helen s'est déclarée prête à donner le nom des coupables à la police. «J'ai toujours pensé que Gerry Adams était impliqué dans le meurtre de ma mère. Je le croirai jusqu'à ma mort», a-t-elle affirmé.

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