Le réfugié syrien soupçonné d'avoir planifié un attentat en Allemagne au nom de l'organisation djihadiste État islamique (EI) s'est suicidé en prison deux jours seulement après son arrestation. Cet acte a déclenché une polémique sur ses conditions de détention.
Il "s'est ôté la vie dans le centre de détention de l'hôpital correctionnel de Leipzig", a annoncé mercredi le ministre de la Justice de l'État de Saxe dans un communiqué publié sur son site Internet, sans donner plus de détails. Une conférence de presse est prévue jeudi à 11h à Dresde.
D'après plusieurs médias allemands, le suspect a été retrouvé pendu dans sa cellule. Il avait été incarcéré lundi dans la ville où il avait été arrêté un peu plus tôt.
PROJET D'ATTENTAT / ALLEMAGNE : Jabel Albakr, le Syrien suspecté de préparer un attentat s'est suicidé en prison, à Leipzig. pic.twitter.com/HnmuMYIlvY
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 12 octobre 2016
"Cauchemar"
L'avocat commis d'office Alexander Hübner a vivement critiqué la justice saxe après le suicide de son client. "Je suis incroyablement choqué et absolument décontenancé qu'un tel acte ait pu se produire", a-t-il indiqué au magazine allemand Focus. Et de parler d'un "scandale judiciaire".
Le risque de suicide de l'accusé était connu des responsables de l'établissement et noté dans le procès-verbal, a-t-il précisé. "Il avait déjà cassé des lampes et manipulé des prises électriques".
Dans l'après-midi encore, on lui avait assuré par téléphone que le Syrien, retenu dans une cellule d'isolement, était "continuellement observé". L'avocat ajoute que le jeune homme était en grève de la faim depuis son arrestation dimanche.
"C'est un véritable cauchemar", a réagi un responsable du parti de la chancelière Angela Merkel (CDU), Wolfgang Bosbach. "Il s'agit d'une tragédie compte tenu de la gravité des accusations, de l'explosif très dangereux retrouvé et de la menace qu'il représentait pour le pays", a-t-il ajouté.
"Comment est-il possible que quelqu'un qui est censé être sous surveillance permanente puisse être retrouvé pendu ?", a interrogé Tobias Lindner, membre du parti écologiste Bündnis 90/Die Grünen.
Vengeance
Le réfugié syrien avait été arrêté lundi après 48 heures de chasse à l'homme. Il était recherché depuis qu'une perquisition dans un appartement de Chemnitz avait mené samedi à la découverte de 1,5 kilo d'explosifs très puissants. Il a pu être capturé grâce à trois de ses compatriotes qui l'ont ligoté et dénoncé à la police.
Selon Bild, le suspect avait déclaré lors de ses premiers interrogatoires que ces trois réfugiés syriens étaient au courant de ses projets d'attentat. Toutefois, les autorités restent prudentes face à ces accusations, n'excluant pas une dénonciation mensongère par vengeance envers ces trois Syriens fêtés comme des héros dans tout le pays depuis lundi.
Ils ont été félicités par la chancelière Angela Merkel et plusieurs voix se sont élevées pour les faire décorer, voire pour leur attribuer la nationalité allemande.