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Le score de Marine Le Pen remue à gauche et à droite

La dirigeante du Front national (FN), Marine Le Pen, chamboule le jeu politique français à quatorze mois de l'élection présidentielle de 2012. Elle est donnée en tête dans deux sondages face à tous les candidats crédibles, Nicolas Sarkozy en tête.

10 mars 2011, 15:41

Après le choc du premier baromètre Harris Interactive publié dimanche et qui donnait pour la première fois la dirigeante d'extrême droite en tête au premier tour de la présidentielle, un nouveau sondage publié mardi dans le journal Le Parisien est venu confirmer le coup de massue.

Cette fois, Marine Le Pen est créditée de 24% des intentions de vote (+1 par rapport au précédent), suivie du socialiste et actuel patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn (23%), puis du président Nicolas Sarkozy (20%), qui serait donc éliminé dès le premier tour.

Le premier sondage la donnait déjà en tête, face à Nicolas Sarkozy et à Martine Aubry, l'actuelle patronne du Parti socialiste, au coude à coude avec 21%. Mais Dominique Strauss-Kahn ne figurait pas dans ce sondage.

Les méthodes de ces sondages étaient au cœur mardi d'une polémique, l'institut Harris Interactive reconnaissant avoir eu recours à des «incitations» financières pour fidéliser les sondés.

Quoi qu'il en soit, ces enquêtes ont provoqué un coup de tonnerre dans la classe politique qui garde encore en mémoire l'exploit du père de Marine, Jean-Marie Le Pen qui, en 2002, s'était hissé au deuxième tour, après avoir éliminé le candidat socialiste Lionel Jospin.

A droite, «c'est panique à bord», confie un élu de l'UMP. A tel point que le premier ministre François Fillon a appelé mardi la majorité à «garder son sang-froid».

Alors que Nicolas Sarkozy ne peut se prévaloir que de 22% à 32% d'opinions favorables selon les baromètres, son plus bas niveau depuis son élection en 2007, plusieurs élus UMP plaident en faveur d'un rapprochement avec le centre droit. Ils appellent surtout à «se ressaisir» et à «se démarquer» nettement du FN.

«Ce sondage me fait peur», a lancé mardi le député Bernard Debré (UMP) sur France Info. «Nous sommes en train de chasser sur les terres du Front national, et ça profite au Front national», a-t-il dit. La droite a lancé un nouveau débat sur la laïcité et la place de l'islam dans la société, après un questionnement sur l'identité nationale qui a donné lieu l'an dernier à des dérapages racistes.

De son côté, la gauche accuse Nicolas Sarkozy d'avoir favorisé une montée en puissance du FN en s'emparant de ses thèses fétiches pour des raisons électoralistes.

«Mais qui nourrit le Front national? Ceux qui passent leur temps à parler de la peur de ceux qui sont différents», a déclaré Martine Aubry depuis son fief du nord de la France où elle fait campagne pour les élections cantonales prévues fin mars. Ce scrutin local sera un premier test pour la nouvelle égérie de l'extrême droite française.

Ces sondages confirment la percée de Marine Le Pen, 42 ans, à peine deux mois après qu'elle a remplacé à la tête du FN son père, dont elle a hérité des talents d'orateur, tout en se gardant des dérapages verbaux dont le vieux leader d'extrême droite était devenu coutumier.

Très présente dans les médias, Marine Le Pen sera même dimanche l'invitée de Radio J, l'une des radios de la communauté juive en France. Ce sera une première pour ce média qui n'avait jamais voulu inviter son père, en raison de ses propos antisémites.

Déjà en campagne, la dirigeante d'extrême droite se rendra lundi à Lampedusa, île italienne sur laquelle débarquent de nombreux migrants en provenance de Tunisie, pour y «évoquer les problèmes liés aux flux migratoires de clandestins», selon un communiqué du FN. /ats-afp

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