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Le régime iranien ne cesse de se durcir

Un haut responsable iranien a exigé hier que des poursuites soient engagées contre l'ancien président réformateur Mohammad Khatami et deux candidats à la présidentielle de juin. Les trois hommes auraient, selon lui, tenté d'orchestrer «une révolution de velours» en Iran.

10 août 2009, 08:32

Yadwollah Javani, chef du bureau politique des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, a appelé, dans l'hebdomadaire de l'organisation, à «arrêter, juger et punir» Mohammad Khatami ainsi que Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, les chefs du mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, pour leur rôle dans les troubles.

Selon lui, un complot en vue de mener une «révolution de velours» contre la République islamique avait été fomenté après la présidentielle contestée du 12 juin, remportée par l'ultraconservateur Ahmadinejad. Et les trois hommes sont les «instigateurs» de ce «coup d'Etat», affirme-t-il.

Un autre responsable, le général Massoud Jazayeri, adjoint du chef de l'état-major chargé des questions culturelles et de la propagande, a demandé de son côté que des mesures soient prises contre «les chefs du complot», sans citer de noms. Khatami, Moussavi et Karoubi ont demandé l'annulation du scrutin présidentiel, dénonçant des fraudes. Mercredi, jour de l'investiture de Mahmoud Ahmadinejad pour un second mandat de quatre ans, Mir Hossein Moussavi a affirmé que les arrestations de manifestants n'empêcheraient pas la poursuite de la contestation.

Le général Jazayeri a aussi souhaité «davantage de contrôle sur les ambassades», au lendemain du procès de la jeune universitaire française. Clotilde Reiss, et de deux employés locaux des ambassades britannique et française. Ils sont accusés d'être impliqués dans le mouvement de contestation, selon les médias iraniens. Le directeur du centre de détention de Kahrizak a été limogé et incarcéré à la suite de la mort de trois manifestants détenus et des tortures subies par plusieurs autres, a annoncé hier le chef de la police iranienne, cité par Irna. Aux dires des autorités, quelque 200 personnes arrêtées lors des manifestations des dernières semaines restent encore en détention à la prison Evin de Téhéran. Parmi elles, des hommes politiques réformistes, des journalistes, des militants et des avocats.

La presse conservatrice a dénoncé le rôle présumé des pays étrangers dans ces manifestations, qui ont plongé l'Iran dans sa pire crise politique depuis la révolution islamique de 1979. La presse publie des photos de la jeune Française, qui a comparu samedi pour la première fois depuis son arrestation le 1er juillet, au côté d'une dizaine de personnes jugées pour leur rôle dans les protestations.

La jeune lectrice de français à l'Université d'Ispahan a admis, selon l'agence officie, lle iranienne Irna, avoir rédigé un rapport sur des manifestations pour un institut dépendant de l'ambassade de France. Elle aurait demandé pardon lors du procès réservé à des journalistes iraniens. Hier, Paris a exigé sa libération.

Selon les dirigeants de l'opposition iranienne et les puissances occidentales, les aveux formulés lors de l'audience leur ont été extorqués. La présidence suédoise de l'Union européenne a pour sa part souligné que c'était toute l'Europe qui se sentait attaquée à ce procès, et les Etats-Unis ont dénoncé un «procès-spectacle». /ats-afp

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