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Le rappeur français Orelsan relaxé au nom de la liberté d'expression

Le rappeur Orelsan a été relaxé jeudi par la cour d'appel de Versailles, qui invoque la "liberté d'expression". Il était poursuivi pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs de ses textes.

18 févr. 2016, 17:12
Le rappeur était poursuivi pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs de ses textes.

Le rappeur français Orelsan a été relaxé jeudi par la cour d'appel de Versailles (près de Paris), qui invoque la "liberté d'expression". Il était poursuivi pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs de ses textes.

La cour a jugé que "sanctionner" les chansons incriminées "reviendrait à censurer toute forme de création artistique inspirée du mal-être, du désarroi et du sentiment d'abandon d'une génération, en violation du principe de la liberté d'expression". A l'audience, en décembre, l'avocat général n'avait pas formulé de réquisitions, s'en remettant à la cour.

Dans leur décision, les magistrats soulignent que le rappeur de 33 ans, Aurélien Cotentin de son vrai nom, "n'a jamais revendiqué" publiquement "la légitimité des propos violents, provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes qu'il qualifie lui-même de 'perdus d'avance'".

En outre, ajoutent les juges, "une écoute exhaustive et non tronquée de ses chansons permet de réaliser qu'Orelsan n'incarne pas ses personnages" et que la "distanciation" entre eux est "évidente".

"Apaisé, soulagé"

"Orelsan est ravi, apaisé, soulagé", a déclaré l'avocat de l'artiste, Me Simon Tahar. Il salue une "reconnaissance du caractère presque absolu de la liberté de création et de la liberté artistique" et "les termes extrêmement forts" de la cour, "qui ne laissent place à aucune équivoque".

"C'est une très grande déception", a réagi pour sa part Me Alain Weber, avocat des cinq associations féministes qui poursuivaient le rappeur, dénonçant des textes "d'une violence inouïe (...) Nous verrons si nous formons un pourvoi" en cassation, a-t-il ajouté.

 

Amende avec sursis

En 2013, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné le chanteur à 1000 euros d'amende avec sursis pour certains des passages litigieux. Les juges avaient ainsi considéré l'expression "les meufs c'est des putes" comme une injure sexiste.

Mais en 2014, la cour d'appel de Paris avait jugé les poursuites prescrites, sans se prononcer sur le fond. La Cour de cassation avait annulé cette décision en juin et ordonné ce nouveau procès.

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