Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le Qatar accusé d'esclavagisme en vue de la Coupe du monde

L'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar n'en finit pas de faire parler. Après les problèmes de calendrier (les joueurs redoutent de devoir jouer par des températures extrêmes en plein été) et de corruption lors du vote, voilà les accusations d'esclavagisme.

27 sept. 2013, 13:30
Les relations économiques entre la Suisse et les six pays du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) peuvent se développer dans plusieurs secteurs.

Les accusations de travail forcé voire d'esclavagisme sur des chantiers au Qatar ont encore un peu plus miné la future Coupe du monde 2022 de football dans l'Emirat. Elles font suite aux soupçons de corruption lors de son attribution et au casse-tête posé par le climat dans la région.

Au rythme actuel des décès sur les chantiers au Qatar, au moins 4000 ouvriers pourraient mourir dans l'Emirat avant même le coup d'envoi de cette Coupe du monde 2022, a accusé la Confédération internationale des syndicats (ITUC) dans les colonnes du Guardian jeudi. «Sans les changements nécessaires, plus d'ouvriers mourront à construire les infrastructures de la Coupe du monde que de footballeurs qui fouleront les pelouses lors de ce Mondial», a ajouté Sharan Burrow, secrétaire général de l'ITUC, auprès du quotidien.

Entre début juin et début août, 44 ouvriers népalais seraient morts sur des chantiers au Qatar, selon le quotidien britannique, en s'appuyant sur des documents obtenus auprès de leur ambassade à Doha. S'appuyant sur plusieurs témoignages, le quotidien dénonce l'«exploitation et les abus s'apparentant à de l'esclavage moderne» dont seraient victimes ces travailleurs migrants, qui s'entassent à 12 dans des chambres d'hôtel insalubres et attendent depuis des mois qu'on les paie, privés de leur passeport.

«Nous aimerions pouvoir quitter l'entreprise, mais elle nous en empêche», raconte au Guardian un immigré népalais employé au Qatar sur un chantier à Lusail, dans la banlieue de Doha, là où sera érigé le stade de 90.000 places qui accueillera la finale du Mondial. Les cas d'exploitation de travailleurs engagés dans la construction de stades et autres infrastructures pour les grands événements sportifs ont souvent été dénoncés par les associations de défense de droits humains.

Ne serait-ce que cette année, elles ont pointé du doigt la Russie, qui a transformé Sotchi en haut lieu des sports d'hiver pour les prochains Jeux en février, et le Brésil, empêtré dans la construction de ses stades pour la prochaine Coupe du monde en juin. Mais sans aller jusqu'à décompter des morts par dizaines comme The Gardian le fait au Qatar.

Quand bien même les chantiers concernés par ces décès suspects ne seraient pas directement liés à la Coupe du mnde 2022 et notamment à la construction des stades, la Fédération internationale du football (FIFA) a reconnu sa «préoccupation» jeudi, par la voix de son porte-parole.

La Coupe du monde 2022 était déjà inscrite à l'ordre du jour de la réunion du comité exécutif de la FIFA jeudi et vendredi à Zurich, et il devrait être au centre des discussions après ces accusations. D'ici là, «La FIFA va de nouveau entrer en contact avec les autorités du Qatar», a promis le porte-parole de la Fédération internationale.

Le Comité d'organisation de la Coupe du mond 2022 a lui aussi réagi aux accusations du Guardian: «Comme tous ceux qui ont vu les photos et lu l'article (du Guardian), nous sommes choqués. Il n'y a aucune excuse pour que les ouvriers soient traités ainsi au Qatar ou ailleurs... La santé, la sécurité et le bien-être de tous ceux qui travaillent à la préparation de la Coupe du monde 2022 sont de la plus haute importance pour le Comité d'organisation. Le tournoi doit aider à l'amélioration de la vie des travailleurs au Qatar».

Selon Aidan McQuaid, directeur de «Anti-Slavery International», les documents publiés par le Guardian jeudi semblent indiquer qu'il s'agit bien de «travail forcé», et «ça a même l'air d'aller au-delà». «Ce n'est pas vraiment un secret, mais il n'y a pas d'effort concerté de la part des autorités qatariennes pour y mettre fin», a expliqué M. McQuaid à l'AFP.

Ces nouvelles accusations visant le Qatar et ne sont malheureusement pour l'Emirat qu'une polémique de plus autour de cette Coupe du monde. Beaucoup de questions se sont en effet posées sur la façon dont ce minuscule pays aux piètres performances en football, mais riche en pétrole et en gaz, est parvenu à convaincre fin 2010 le comité exécutif de la FIFA de lui confier l'événement sportif le plus populaire de la planète, au détriment des Etats-Unis qui faisaient figure de grands favoris parmi les cinq pays postulants. 

Le comité d'éthique de la FIFA enquête actuellement sur les allégations de collusions émises par certains médias, mais il n'a pas encore livré ses conclusions. 

Autre polémique entourant cette Coupe du monde 2022: faut-il maintenir cette édition en juin/juillet, comme initialement prévu, ou la déplacer pendant les mois d'hiver, pour éviter les températures de 45 voire 50 degrés de l'été dans le Golfe, avec les risques que cela auraient pour la santé des joueurs et visiteurs. 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias