Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le président Zelaya tente un retour au pays

Le président hondurien destitué Manuel Zelaya a décollé de Washington hier pour tenter de regagner son pays, malgré l'interdiction d'atterrir du côté hondurien. Il est accompagné par le président de l'Assemblée générale des Nations unies, Miguel D'Escoto, a indiqué le gouvernement vénézuélien.

06 juil. 2009, 11:44

Le chef de l'Etat hondurien, renversé il y a une semaine lors d'un coup d'Etat, a embarqué à bord d'un avion vénézuélien à l'aéroport de Dulles dans la capitale américaine, a annoncé le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolas Maduro. L'appareil, qui a décollé peu après 21h (heure suisse), devrait atterrir dans la capitale hondurienne Tegucigalpa après quatre heures de vol, soit à 17h locales (1h ce matin en Suisse).

Mais après son décollage, l'avion aurait été dirigé vers le Salvador, a affirmé la direction de l'aviation du gouvernement provisoire hondurien.

Plus tôt dans la journée, les nouvelles autorités du Honduras s'étaient opposées à son retour. «L'atterrissage est interdit à l'avion qui amènera l'ex-président», a déclaré à la radio le ministre des Affaires étrangères des nouvelles autorités, Enrique Ortez. «Peu importe qui l'accompagnerait. Quel que soit l'appareil», a-t-il souligné. L'aéroport international de Tegucigalpa, où le chef d'Etat déchu compte débarquer, est gardé par un important dispositif militaire, Des milliers de partisans de Manuel Zelaya convergeaient hier vers l'aéroport.

Samedi à Washington, l'Organisation des Etats américains (OEA) a clairement soutenu Manuel Zelaya en approuvant à l'unanimité - moins la voix du Honduras qui n'a pas participé au vote - une résolution excluant ce petit pays d'Amérique centrale de ses rangs. L'OEA n'avait auparavant écarté qu'un seul pays: Cuba en 1962, et vient de lui rouvrir ses portes.

Cette suspension isole encore un peu plus le gouvernement provisoire emmené par Roberto Micheletti, déjà affaibli par le gel de lignes de crédit de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement. Entre 300 et 450 millions de dollars d'aide internationale seraient gelés. Et le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé qu'il coupait ses envois de pétrole, alors qu'il fournit la grande majorité des carburants consommés au Honduras.

Le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza s'est toutefois montré pessimiste quant aux chances de Manuel Zelaya de parvenir à ses fins, jugeant son retour «risqué». Les nouvelles autorités de Tegucigalpa ont menacé d'arrêter immédiatement l'ex-président dès qu'il foulera le sol hondurien.

Des diplomates redoutent en outre des violences entre les partisans de l'ancien président et l'armée. Quoi qu'il en soit, le secrétaire général de l'OEA, qui avait mené une mission de médiation vendredi, a indiqué que le gouvernement intérimaire n'avait aucune intention de rétablir le président déchu dans ses fonctions.

Manuel Zelaya, élu pour quatre ans en 2006, a été renversé pour avoir tenté d'organiser un référendum sur la possibilité de briguer un second mandat, démarche déclarée illégale par la Cour suprême. Il a été arrêté par l'armée et expulsé dimanche dernier vers le Costa Rica. Les nouvelles autorités du Honduras affirment pour leur part avoir évincé un président qui avait violé la constitution. /ats-afp-reuters

Votre publicité ici avec IMPACT_medias