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Liban: le Premier ministre démissionne et s'en prend à l'Iran

Craignant d'être assassiné, le Premier ministre libanais Saad Hariri a créé la surprise en annonçant samedi sa démission du gouvernement. Il s'en prend à l'Iran et au Hezbollah pour se justifier.

04 nov. 2017, 12:31
/ Màj. le 04 nov. 2017 à 17:26
Le Premier ministre libanais Saad Hariri dit craindre pour sa vie.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé samedi sa démission, disant redouter que l'on attente à sa vie. Il a accusé l'Iran et le Hezbollah de semer la discorde dans le monde arabe.

Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah. La démission, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique libanaise, intervient un an après la nomination de M. Hariri. Ses causes directes n'étaient pas claires dans l'immédiat.

Elle remet également en question la solidité de la coalition gouvernementale composée l'année dernière après des années d'impasse politique. Sa formation avait été perçue par certains observateurs comme une victoire pour le mouvement chiite libanais Hezbollah.

Proche de l'Arabie saoudite, d'où son allocution aurait été prononcée, Saad Hariri a affirmé que le Hezbollah dirigeait ses armes vers les Yéménites, les Syriens et les Libanais. Il a ajouté que son pays se dresserait "comme il l'a fait dans le passé" et "couperait les mains qui se sont malicieusement ingérées dans le pays".

"Viser ma vie"

"J'ai senti ce qui se tramait dans l'ombre pour viser ma vie", a dit M. Hariri, en soulignant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri, ex-Premier-ministre et opposant au pouvoir à Damas. Selon la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya al Hadath, qui cite des sources anonymes, une tentative de meurtre visant Saad Hariri a été déjouée il y a deux jours alors qu'il se trouvait encore à Beyrouth.

"Etat dans l'Etat"

Le Hezbollah avec lequel M. Hariri est en conflit depuis des années fait partie de son gouvernement. Il est également un allié crucial du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie et est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile (1975-1990).

"L'Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (...) Le Hezbollah est le bras de l'Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes", a dénoncé M. Hariri. Il a accusé Téhéran d'avoir "créé un Etat dans l'Etat".

Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé samedi "regretter" la démission de Saad Hariri. Il a toutefois rejeté ses "accusations sans fondement" contre l'Iran.

Pays "trop faible"

Walid Joumblatt, chef de file de la communauté druze au Liban, a aussi déploré la démission de Saad Hariri. Il a jugé que le pays était "trop faible" pour en affronter les conséquences et qu'il ne pouvait se permettre de se dresser contre l'Iran.

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