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Le premier ministre jette l'éponge

27 août 2011, 11:49

Le premier ministre japonais, Naoto Kan, critiqué de toutes parts pour sa gestion de la catastrophe du 11 mars, a jeté l'éponge. Cette mesure a ouvert la voie à l'élection du sixième premier ministre en cinq ans dans un pays traumatisé et fortement endetté.

«Je démissionne de mon poste de président du Parti démocrate du Japon (réd: PDJ). Une fois qu'un nouveau président sera élu, j'abandonnerai sans tarder mon poste de Premier ministre et mon gouvernement démissionnera collectivement», a annoncé Naoto Kan.

L'élection de son successeur à la tête du parti aura lieu lundi en présence des 398 députés et sénateurs du PDJ et le vainqueur sera élu premier ministre, probablement le lendemain, par le Parlement.

Naoto Kan (64 ans) élu en juin 2010, a essuyé pendant de longs mois les critiques de l'opposition conservatrice, mais aussi celles de son propre camp, au sujet de ses hésitations et maladresses face au désastre engendré par l'énorme séisme et le tsunami géant qui ont dévasté les côtes du nord-est du Japon et provoqué un très grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima. Début juin, il avait promis de quitter le pouvoir une fois que le Parlement aurait adopté trois projets de loi qui lui tenaient à cœur, dont un sur le développement des énergies renouvelables. «Aujourd'hui, les lois importantes ont été votées. Les conditions posées ont toutes été remplies», a souligné le premier ministre, partisan d'un abandon progressif de l'énergie nucléaire au Japon depuis l'accident de Fukushima.

Parmi les favoris pour lui succéder figurent l'ancien ministre des Affaires étrangères, Seiji Maehara (49 ans), le plus populaire auprès des Japonais selon les sondages, et l'actuel ministre des Finances, Yoshihiko Noda (54 ans), partisan d'une hausse de la taxe sur la consommation actuellement de 5%. S'il est élu, Seiji Maehara, qui est opposé à toute augmentation d'impôts, deviendra le plus jeune premier ministre japonais depuis la Seconde guerre mondiale.

D'autres candidats sont sur les rangs, comme le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Banri Kaieda, celui de l'Agriculture, Michihiko Kano, et un ancien ministre des Transports, Sumio Mabuchi.

«Des tâches très difficiles attendent le prochain Premier ministre, avec en premier lieu la reconstruction dans les zones dévastées», a souligné Shinichi Nishikawa, professeur de sciences politiques à l'université Meiji de Tokyo. «Mais ce changement à la tête du pays va une nouvelle fois donner l'impression au reste du monde que le pouvoir au Japon est inconstant», a-t-il ajouté.

L'agence de notation financière Moody's vient d'ailleurs de baisser d'un cran à Aa3 la note de la dette à long terme du Japon à cause de son endettement massif mais aussi du fait de l'instabilité politique. / ats-afp-reuters

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