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Le premier ministre français démissionne, Valls en piste

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a démissionné suite à l'échec du PS lors des municipales. François Hollande doit s'exprimer ce lundi à 20 heures et devrait annoncer la nomination de Manuel Valls comme premier ministre.

31 mars 2014, 18:55
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault accompagné du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, rentrent dans l'Élysée.

Au lendemain de la déroute du parti socialiste aux élections municipales en France, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et son gouvernement ont démissionné lundi en fin d'après-midi. Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls va le remplacer, a indiqué une source de la majorité présidentielle.

Le président français François Hollande avait prévu de s'exprimer sur ce sujet à la télévision à 20h00.

"Monsieur Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a présenté cet après-midi la démission de son gouvernement au président de la République", peut-on lire dans un communiqué de Matignon, siège du chef du gouvernement. L'initiative est inédite dans les institutions de la Ve République, où ces annonces sont réservées au président.

Inéluctable

Même si le chef de l'Etat entretenait le suspense sur une réorientation de sa politique et un remaniement, cette démission évoquée depuis des semaines, était inéluctable.

Selon un sondage BVA pour le journal "Le Parisien/Aujourd'hui en France", près des trois quarts (74%) des Français ne souhaitaient pas que M. Ayrault reste Premier ministre. En cas de remaniement, 31% des Français souhaitaient voir Manuel Valls à ce poste. Il devance la maire de Lille, Martine Aubry (17%), et l'actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius (16%).

Moins de deux ans après son accession au pouvoir en mai 2012 et à deux mois d'élections européennes qui s'annoncent au moins aussi périlleuses pour la majorité, le président français a essuyé à travers le scrutin local une défaite personnelle.

Les électeurs de gauche lui ont fait défaut, une grande partie d'entre eux se réfugiant dans l'abstention. Ils ne lui ont pas pardonné son incapacité à faire baisser le chômage comme il s'y était engagé. Le nombre de demandeurs d'emplois a atteint en février le chiffre record de 3,34 millions.

"Changement de distribution" pas suffisant

Plusieurs ténors de la gauche n'ont pas attendu pour réclamer un changement d'orientation. Il faut "changer de trajectoire" vers plus de "solidarité" envers les plus modestes, et "indiquer à nos partenaires européens que la politique d'austérité telle qu'elle est menée n'est plus supportable", a estimé le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis.

Les deux courants de l'aile gauche, "la Gauche durable" et "la gauche populaire", avaient donné rendez-vous aux parlementaires de tous horizons lundi soir à l'Assemblée nationale pour se concerter sur une "réorientation" de la politique "à gauche". Le message vise à avertir qu'ils ne se contenteront pas d'un "changement de distribution".

Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, a brandi de son côté la menace d'une rupture de la majorité, à laquelle participent jusqu'à présent les écologistes avec deux ministres, si l'exécutif ne change pas de politique. Les écologistes ont tiré leur épingle du jeu dans le scrutin municipal où ils ont notamment ravi la ville de Grenoble aux socialistes.

Le "pacte de responsabilité" lancé par François Hollande, qui a pour objectif d'abaisser les charges des entreprises dans l'espoir de relancer les embauches, "est invotable en l'état", a averti lundi M. Placé.

En perdant au moins 155 villes de plus de 9000 habitants - certaines à gauche depuis plus de 100 ans - le camp socialiste abandonne à la droite son statut de premier pouvoir local conforté lors du précédent scrutin municipal en 2008.

Onze mairies pour le FN

Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, a estimé que cette "défaite cuisante" de la gauche mettait la droite "devant ses responsabilités" avec une obligation de préparer "l'alternance".

Le Front national, qui était quasiment absent à l'échelon local, remporte pour sa part 11 mairies, ce qui a permis à la présidente du parti d'extrême droite Marine Le Pen de saluer "une nouvelle étape" dans l'histoire de son parti.

Une mauvaise nouvelle est encore tombée lundi avec les chiffres du déficit public. Alors que l'objectif était de le ramener à 4,1% du PIB en 2013 (contre 4,9% en 2012), il a encore atteint 4,3%. Le gouvernement s'est engagé auprès de Bruxelles à faire passer le déficit public sous 3% du PIB en 2015.

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