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Le parti communiste fête ses 90 ans

01 juil. 2011, 11:11

Fondé par une douzaine d'intellectuels il y a 90 ans, le Parti communiste chinois (PCC) préside aujourd'hui aux destinées de la deuxième économie mondiale. Mais les déséquilibres du pays et l'absence de démocratie menacent à terme la survie du régime, selon des analystes.

L'approche de l'anniversaire, célébré aujourd'hui bien que la réunion fondatrice se soit tenue vers la fin juillet 1921 à Shanghai, a donné lieu à un grand renfort de propagande, dont un film, «Le début de la grande renaissance». Ce dernier a réalisé 218 millions d'entrées en deux semaines.

Le PCC, qui a conquis le pouvoir en 1949 après deux alliances et deux guerres fratricides avec les nationalistes du Kuomintang, a imposé à la Chine, sous la direction de Mao Tsé-toung, d'incessantes purges politiques et des campagnes de collectivisation forcées qui ont fait des dizaines de millions de morts.

Après la mort du Grand timonier, trois décennies de «réformes et d'ouverture» ont suivi sous la houlette de Deng Xiaoping et de ses successeurs, qui ont fait de la Chine une puissance économique. Mais le parti, tout en se débarrassant progressivement des oripeaux de l'idéologie maoïste, n'a jamais envisagé de renoncer au monopole du pouvoir.

«Comme l'économie n'est pas gérée démocratiquement, l'environnement paie un lourd tribut à la croissance, et le système de santé est défaillant», souligne James Seymour, enseignant à l'Université chinoise de Hong Kong.

Le système centralisé, par lequel le parti nomme à tous les échelons les responsables d'un pays de 1,34 milliard d'habitants, est perverti par un degré élevé de corruption, qui a conduit par endroits à la formation d'un véritable marché sur lequel s'achètent et se vendent des postes convoités, explique Richard McGregor dans son livre «Le Parti, l'univers secret des dirigeants communistes chinois».

Le président, Hu Jintao, a lui-même reconnu que la corruption représentait une menace importante pour la légitimité du PCC, et des campagnes sont régulièrement menées aux échelons inférieurs pour éviter que le pouvoir central ne soit éclaboussé par les scandales.

Parti vieillissant

Considéré par beaucoup comme un ascenseur social, le parti vient d'annoncer avoir dépassé les 80 millions de membres, dont plus d'un quart ont plus de 60 ans.

Aussi l'organisation cherche-t-elle à recruter davantage de personnes qualifiées et des jeunes, notamment des étudiants, qui n'osent pas la plupart du temps refuser une offre de recrutement.

Exalté depuis plusieurs semaines par les médias officiels, l'enthousiasme pour les célébrations d'aujourd'hui n'est pas partagé par tous, loin s'en faut: «Je ne suis pas membre du parti et ne devrais rien avoir à faire avec le 90e anniversaire, mais on m'oblige à chanter après le travail», se plaint par exemple un usager de Weibo, l'équivalent de Twitter en Chine. / ats-afp

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